En République centrafricaine (RCA) le président Faustin-ArchangeTouadéra avait menacé de le traîner en justice, en mai dernier : le Français Christophe Raineteau a été arrêté à Madagascar et pourrait être renvoyé en Centrafrique. C'est en tout cas ce que redoute son avocate. Christophe Raineteau et Bernard Cousin avaient été accusés, au cours d'une interview accordée à France 24, par le chef de l'Etat centrafricain, d'être parmi les commanditaires de l'attaque du 1er mai à Bangui. Cette attaque avait fait des dizaines de morts. L'affaire semblait, depuis quelques mois, s'être tassée mais, coup de théâtre, lundi dernier, Christophe Raineteau est interpellé à l'aéroport d'Antananarivo.
Les conseillers et la famille de Christophe Raineteau pensaient que la justice malgache n'allait pas appliquer le mandat d'arrêt et préférerait l'expulser vers la France. Cependant, depuis quelques heures, rien n'est plus sûr. Jointe par RFI, maître Stéphanie Le Meignen, avocate française de Christophe Raineteau dit ne plus rien comprendre.
« Ce qu’il faut savoir, c’est que le mandat d’arrêt transmis par les autorités centrafricaines, d’après mes informations, n’était transmis avec aucune des pièces qui sont jointes habituellement, et qui sont surtout une condition de validité de ce mandat d’arrêt. En tout état de cause, les autorités judiciaires malgaches nous ont informées que monsieur Raineteau serait expulsé vers la France. Cela a été confirmé par le Quai d’Orsay notamment jeudi matin. Retournement de situation hier soir. On nous indique que tout est suspendu. Les autorités malgaches nous informent que monsieur Raineteau ne serait pas expulsé vers la France, que sa garde à vue allait être prolongée une fois de plus, pour 24 heures, et que dans ce laps de temps, des représentants des autorités centrafricaines allaient se déplacer sur le territoire malgache », précise-t-elle avant d’exprimer son inquiétude.
« Donc, à juste titre, nous sommes extrêmement inquiets. Mon client est retenu manifestement en dehors de tout cadre légal. En tout cas, je ne comprends absolument pas ce qui se passe depuis jeudi matin et c’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, on en appelle notamment aux médias, mais aussi aux autorités françaises pour qu’ils interviennent parce qu’on ne peut pas laisser monsieur Raineteau entre les mains des autorités centrafricaines, avec les accusations qui sont portées à son encontre et dans les conditions dans lesquelles cela semble intervenir », souligne maître Stéphanie Le Meignen, avocate française de Christophe Raineteau.