Au Congo-Brazzaville, Servais Magloire Babissat, officier supérieur de l'armée congolaise est décédé en janvier, près de trois ans après son arrestation. Il était, depuis 2016, dans une base militaire de Pointe-Noire. Ni sa famille, ni ses avocats n'ont pu le rencontrer, jusqu’au 20 janvier et l’annonce de sa mort. Aujourd’hui, sa famille s’interroge sur les causes du décès et demandent au Procureur, une autopsie.
Qu'est-il arrivé au commandant Babissat ? Dans quelles circonstances est-il mort ? C'est ce que veut savoir sa famille. Servais Magloire Babissat a été arrêté, à son domicile, en février 2016. Selon la société civile, il a passé trois années dans une base militaire de Pointe Noire sans que ses proches ni un avocat n'aient eu accès à lui et sans qu'aucune procédure judiciaire ne soit engagée. Le 20 janvier dernier, son corps est déposé à la morgue municipale, par l'armée, toujours selon la société civile. Sa famille a saisi un collectif d'avocats qui ont écrit, vendredi 8 février, au procureur de la République de Pointe Noire pour demander, une nouvelle fois, l'autorisation de faire pratiquer une autopsie.
Selon Maître Fulbert Nzalakanda, l'un des avocats de ce collectif, la famille a pu voir le défunt mais lorsqu’il s’est agi d’examiner le corps et prendre des photos, cela leur a été interdit.
« La famille souhaiterait pratiquer tout examen possible qui permette de déterminer la cause de la mort. C’est une personne qui est morte en détention. I faut bien que l’Etat nous explique ce qui s’est passé. La famille est en droit de demander une indemnisation mais d’abord une enquête, connaître la vérité sur la mort de leur parent », souligne-t-il.
Le parquet de la Cour d'appel de Pointe-Noire n'était pas joignable, vendredi, et le gouvernement n'a pas souhaité s'exprimer, considérant que cette affaire relève des autorités policières et judiciaires locales et invitant ainsi la famille à se rapprocher d'elles.
Au lendemain du dépôt de la dépouille du commandant Babissat déjà, plusieurs organisations de la société civile de Pointe Noire (RPDH, Rencontre pour la paix et les droits de l'homme ainsi que la Commission Justice et Paix du diocèse de Pointe Noire) réclamaient, dans un communiqué, qu'une « procédure judiciaire soit ouverte, donnant lieu à une enquête transparente » et que « des mesures conservatoires soient prises à l'encontre de tout présumé auteur de cette détention illégale » ayant causé la mort du commandant.