À Madagascar, le Comité paritaire pour la charte de bonne conduite et d'intégrité des candidats, qui regroupe une douzaine d'organisations de la société civile dont Transparency International, la plateforme Rohy ou encore le Samifin a rendu son ultime bilan pour l'élection présidentielle 2018. Le comité a donc relevé les faits positifs et les faits négatifs relatifs aux 30 engagements de la charte. Le bilan se termine sur des recommandations adressées à Andry Rajoelina, fraîchement élu.
Une élection présidentielle « à marquer d'une pierre blanche ». C'est en ces termes que le comité paritaire qualifie le processus électoral à Madagascar en 2018. Positif, il note beaucoup d'avancées démocratiques, qui concernent la déclaration volontaire des patrimoines et intérêts auprès du Bianco, le bureau indépendant anticorruption, ou encore la publication du montant et de la provenance des financements de 15 candidats sur 36.
Le comité félicite aussi les candidats pour avoir accepté le verdict des urnes, faisant de Madagascar un exemple pour le monde entier.
Mais, ajoute-t-il, il reste encore des efforts à faire car beaucoup d'engagements ont été violés. Les candidats les plus fautifs sont Andry Rajoelina avec 52 violations, suivi par Hery Rajaonarimampianina, 32, et Marc Ravalomanana, 19. Les trois hommes sont aussi épinglés pour des dépenses ostentatoires et des distributions d'argent pour gagner la sympathie d'électeurs qui vivent dans la pauvreté.
Afin de pérenniser les acquis démocratiques de l'élection, le comité paritaire finit par adresser quatre recommandations à Andry Rajoelina : faire une déclaration de patrimoine au début et à la fin de son mandat, concrétiser les engagements de son programme, allouer des budgets spécifiques aux institutions chargées de la lutte anticorruption, et organiser un dialogue national pour favoriser la stabilité sociale.
Depuis sa mise en place le 8 octobre 2018, le comité a publié six communiqués de suivi avant ce bilan final.