Les habitants d’Uvira polluent le lac Tanganyika en y jetant des déchets, causant des problèmes de santé et affectant la biodiversité, surtout avec les récentes inondations. Plus de 200 ménages sont maintenant sans abri, et la situation est exacerbée par l’absence de poubelles publiques, rendant l’eau dangereuse pour la consommation.
Depuis plusieurs années, les habitants d’Uvira jettent leurs déchets dans le lac Tanganyika, provoquant des effets néfastes sur la santé humaine et la biodiversité, selon des experts en environnement. Cette pollution est particulièrement visible actuellement, alors que les eaux du lac inondent les zones riveraines.
Dans le quartier Rombe 2, de nombreuses parcelles sont sous l’eau, laissant plus de 200 ménages sans abri à cause de la montée des eaux. Des bouteilles en plastique et des sachets dérivent à la surface des eaux polluées. Émile Mashimango, chef d’avenue, décrit les conditions précaires de ses administrés depuis novembre 2023.
« Cette eau nous rend malades. Les femmes et les jeunes garçons l’utilisent pour la lessive et la vaisselle, tandis que nos enfants boivent parfois cette eau à partir de ces bouteilles. Nous sommes très vulnérables », déclare-t-il.
Problèmes de gestion des déchets
Le manque de poubelles publiques constitue l’une des principales causes de la pollution du lac Tanganyika. Jaime Saidi Mufitini, responsable du service de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement à Uvira, note que cette absence aggrave la situation. Il appelle la population à suivre des pratiques d’hygiène strictes durant cette période d’inondations tout en signalant que cette pollution ne met pas seulement en danger la santé humaine, mais également la biodiversité.
L’ingénieur Eker Exode Kisose, chargé du reboisement et de l’horticulture, indique que les déchets présents dans le lac nuisent à la reproduction des poissons et altèrent la biodiversité. Il souligne également le manque de poubelles et les efforts des autorités pour développer des solutions durables.
Face à cette situation inquiétante, l’association locale JECOLO, regroupant des jeunes écologistes, s’engage à lutter contre la pollution et ses effets en collectant de déchets qui pourrait être transformés en pavés.
La situation à Uvira met en évidence l’urgence d’agir pour combattre la pollution du lac Tanganyika et protéger la santé des riverains. Les autorités, tant locales que nationales, doivent prendre des mesures concrètes pour améliorer la gestion des déchets, sensibiliser la population aux dangers de la pollution et soutenir les initiatives locales, comme l’affirme le Professeur Docteur Patrick Mzee Somora.
Prosper Aobe