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RDC-Uvira : la ville morte se prolonge, le maire prône des revendications pacifiques

Uvira reste paralysée par une opération « ville morte » qui entame son quatrième jour. Les organisateurs maintiennent leur exigence : le départ du général Olivier Gasita, dont la présence divise la population. Face à l’escalade des tensions, les autorités appellent au dialogue et à l’unité.

Ce vendredi, une réunion présidée par le maire intérimaire, Kifara Kapenda Kiky, au sein du Conseil local de sécurité, a réuni notables, représentants des Volontaires pour la Défense de la Patrie, membres de la société civile, mouvements citoyens et officiers des FARDC. Les contestataires ont réaffirmé leur détermination à maintenir la ville morte jusqu’au départ du général Gasita.

Mapenzi Manyebwa, président de la synergie des sociétés civiles et mouvements citoyens d’Uvira, a déclaré : « La ville morte se poursuivra tant qu’Olivier Gasita restera. Il n’est pas au-dessus de la population. »

Le général Amuri Yakutumba William a ajouté que les habitants refusent de « céder leur territoire au M23 » et rejettent tout officier ayant « abandonné des fronts ». Ces positions sont soutenues par les mutualités locales et la société civile.

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Le maire intérimaire a invité les organisateurs à privilégier des revendications écrites. « Abandonnons les manifestations de rue pour un dialogue constructif. », a déclaré M. Kapenda.  Il a déploré les conséquences graves du mouvement, incluant « avortements et traumatismes dus aux tirs », et averti que l’instabilité d’Uvira pourrait compromettre sa position stratégique face au M23.

Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki, a appelé à l’unité depuis Kinshasa, mettant en garde contre des divisions qui profiteraient à l’ennemi. Il a assuré que des solutions sont à l’étude au niveau national.

De son côté, le porte-parole des FARDC, s’exprimant le 4 septembre à la RTNC, a défendu le général Gasita, qualifié d’« officier patriote de haut rang ».

La fracture est profonde entre une partie de la population qui rejette Gasita et les autorités qui soutiennent sa légitimité. En attendant une issue, Uvira demeure figée, ses habitants confrontés à des enjeux politiques, militaires et à la précarité quotidienne.

Joséphine Mungubi
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