Des centaines de veuves de militaires des FARDC, venues de Beni, Goma, Minova et Bukavu, ont manifesté à Uvira, dans le Sud-Kivu, pour réclamer les salaires impayés de leurs défunts maris. Face à une situation financière désespérée, elles menacent de poursuivre leur mouvement si des solutions concrètes ne sont pas apportées rapidement.
Ce mardi 3 juin 2025, des veuves de militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont manifesté à Uvira, dans le chef-lieu provisoire de la province du Sud-Kivu, en bloquant la route menant à la mairie, près de l’auditorat militaire. Accompagnées de certains de leurs enfants, ces femmes exigent le paiement des salaires impayés de leurs défunts maris, tombés au service de la nation.
Venues de plusieurs localités, notamment Beni, Goma, Minova et Bukavu, elles étaient plusieurs centaines à exprimer leur ras-le-bol. Certaines affirment ne rien avoir perçu depuis plusieurs mois, les arriérés s’étendant de un à quatre mois selon les témoignages recueillis. « Ce qui est incompréhensible, c’est que nous avons été payées pour février, mars et avril, mais en mai, nos noms ont disparu des listings de paiement », déplore Sifa Cikuru, l’une des manifestantes.
Sikitu Kahindo, également présente, réclame quatre mois d’arriérés. Elle explique que ses enfants, restés à Bukavu, vivent dans la précarité. « Nous venons de Goma et nous souffrons ici à Uvira, malgré nos multiples réclamations auprès des autorités. Nous exigeons le paiement des salaires de nos maris », insiste-t-elle.
Parmi les manifestantes, une adolescente témoigne avoir dû abandonner l’école faute de moyens. « Nos mères souffrent, et nous aussi. Nous avons bloqué la route pour que les autorités prennent enfin notre situation en charge », déclare-t-elle.
Face à cette mobilisation, le maire intérimaire d’Uvira, Kifara Kapenda Kik’y, s’est rendu sur place pour dialoguer avec les protestataires. Il a proposé la formation d’une délégation de cinq femmes pour porter leurs revendications et travailler avec les autorités compétentes à la recherche de solutions durables. « Nous comprenons leur douleur. Une équipe restreinte sera mise en place pour avancer sur ce dossier ensemble », a-t-il déclaré, tout en appelant au calme et à la patience.
La situation reste tendue mais sous contrôle à Uvira, dans l’attente des prochaines démarches. Les veuves, quant à elles, menacent de poursuivre leur mouvement si aucune réponse concrète ne leur est apportée dans les prochains jours.