SÉCURITÉ

RDC-Sud-Kivu : Uvira dit non à l’état de siège

By LE JOURNAL.AFRICA

October 10, 2025

La société civile d’Uvira s’oppose fermement à l’instauration d’un état de siège au Sud-Kivu, dénonçant son inefficacité dans les provinces voisines. Dans un mémorandum adressé aux autorités, elle critique la militarisation excessive et les violations des droits humains. Elle propose des alternatives participatives pour une sécurité durable.

La Synergie des Sociétés Civiles et Mouvements Citoyens d’Uvira, chef-lieu provisoire de la province du Sud-Kivu, a publié un mémorandum adressé aux plus hautes autorités de la République Démocratique du Congo, notamment le Président de la République et la Première Ministre. Ce document exprime un refus catégorique de l’instauration d’un état de siège dans la province du Sud-Kivu.

Daté de ce jeudi 9 octobre 2025, ce mémorandum intervient alors qu’une proposition de loi visant à étendre cette mesure exceptionnelle, déjà en vigueur dans le Nord-Kivu et l’Ituri, est en discussion à Kinshasa. Au cœur de la contestation figure le bilan de l’état de siège dans les provinces voisines, instauré depuis mai 2021.

Selon la Synergie, cette mesure, censée être exceptionnelle et temporaire, a été prolongée de manière excessive (plus de 80 fois, selon certains rapports) sans produire de résultats significatifs en matière de sécurité.

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La société civile craint que l’extension de cette mesure au Sud-Kivu n’aggrave les abus de pouvoir, ne conduise à une militarisation excessive de la gouvernance locale et n’exacerbe la crise humanitaire et socio-économique.

Un commandement militaire en crise

Parallèlement à son opposition à l’état de siège, la Synergie met en lumière une vulnérabilité critique à Uvira : la vacance du commandement de la 33e région militaire. Le décès du commandant de région, survenu le 12 septembre 2025, a créé un vide dans la chaîne de commandement, essentielle pour coordonner les opérations face à la menace des groupes armés, y compris le M23, toujours actif dans cette zone à haut risque. La Synergie exige la nomination urgente d’un nouveau commandant de région et d’un adjoint chargé des opérations et du renseignement pour garantir la continuité de la défense.

Plutôt que d’imposer un état de siège, la Synergie des Sociétés Civiles propose des solutions centrées sur une approche participative et civile, notamment :

La Synergie menace d’entreprendre d’autres actions pacifiques de grande envergure si ses demandes ne sont pas prises en compte dans les plus brefs délais.

Gloire Tsongo