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RDC-Sud-Kivu : L’UFMP appelle à protéger les journalistes face à plus de 50 atteintes à la liberté de la presse

Plus de 51 cas de violations de la liberté de la presse, incluant intimidations et arrestations, ont été recensés entre février et septembre 2025 au Sud-Kivu. L’UFMP plaide pour la sécurité des journalistes dans la région. En collaboration avec autorités, société civile et médias, elle promeut un environnement plus sûr. Des mesures comme des formations et un réseau d’alerte rapide sont proposées.

Face à la montée des menaces et des violations visant les professionnels des médias, l’Union des Femmes des Médias pour la Paix au Sud-Kivu (UFMP ASBL) a organisé, ce mercredi à Uvira, un atelier de plaidoyer pour la protection des journalistes et la promotion de la liberté de la presse. Cet événement a réuni une trentaine de participants, incluant des autorités politico-administratives, militaires et policières, des acteurs de la société civile, des défenseurs des droits humains et des journalistes.

Selon un rapport présenté par la coordinatrice de l’UFMP, Mme Joséphine Mungubi, plus de 51 cas de violations de la liberté de la presse ont été recensés entre février et septembre 2025 dans les territoires d’Uvira et de Fizi. Ces atteintes incluent des intimidations, des arrestations arbitraires, des menaces physiques, des actes de censure et des entraves à la couverture d’événements liés à la sécurité. « Ces chiffres révèlent une situation alarmante. Les journalistes restent particulièrement exposés lorsqu’ils abordent des questions de sécurité ou de gouvernance locale », a déploré Mme Mungubi.

L’UFMP a adressé une note de plaidoyer aux autorités locales et nationales, appelant à : Garantir la sécurité des journalistes ; Sensibiliser les forces de défense et de sécurité (FARDC, PNC, VDP) au rôle des médias dans la consolidation de la paix ; Mettre en place un mécanisme d’alerte rapide pour signaler les atteintes à la liberté de la presse.

Le gouvernement provincial promet des mesures concrètes

Présent à la session, Me Didier Kabi Bashizi, ministre provincial de la Communication et porte-parole du gouvernement du Sud-Kivu, a salué l’initiative de l’UFMP et réaffirmé l’engagement des autorités à protéger les journalistes.

« Le chevalier de la plume est un acteur essentiel dans la dénonciation des violations. Le gouverneur en fait une priorité », a-t-il déclaré au nom du gouverneur Jean-Jacques Purusi Sadiki.

Le ministre a également annoncé la mise en place de modules de formation sur les droits humains à destination des forces de sécurité locales, ainsi que l’installation prochaine de magistrats au tribunal de grande instance et au tribunal de paix d’Uvira, une mesure visant à renforcer la justice et la transparence dans le traitement des cas de violations.

Joséphine Mungubi, coordinatrice de l’UFMP, a salué la disponibilité des autorités provinciales et réaffirmé l’engagement de l’UFMP à poursuivre ce plaidoyer en collaboration avec les acteurs locaux. « Cette coopération entre médias, autorités et société civile est essentielle pour garantir la sécurité des journalistes et consolider la paix dans nos territoires », a-t-elle souligné.

Les participants ont recommandé la création d’un réseau d’alerte rapide et l’organisation régulière de rencontres de dialogue entre autorités, médias et société civile. Dans un contexte où les journalistes sont souvent ciblés pour leur travail d’investigation, cet atelier marque une étape importante vers la construction d’un environnement médiatique plus sûr et plus libre au Sud-Kivu.

Prosper Aobe
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