Les frontières congolo-rwandaises au niveau de Goma sont quotidiennement fermées à partir de 15 heures. Une décision de la migration congolaise datant depuis le 17 juin 2022, à la suite de l’incident qui avait coûté la vie d’un militaire congolais au poste frontalier ‘’petite barrière’’. Cette mesure ne permet plus aux étudiants des deux côtés, qui traversent chaque jour la douane, de suivre normalement les cours.
À 15 heures, les deux frontières entre la ville de Goma (RDC) et le district de Gisenyi au Rwanda se ferment. Depuis l’incident qui s’est produit au poste frontalier (petite barrière) le 17 juin 2022, les échanges économiques et socioculturels entre les deux pays tournent au ralenti. Les étudiants qui traversent quotidiennement la frontière pour aller à l’université ne sont également pas épargnés.
Une heure avant, des dizaines d’étudiants se précipitent au poste frontalier grande barrière de Goma. Ici, chacun est muni de son test covid-19 négatif ou du jeton de vaccination, de son passeport et autres documents exigés par la migration. Ces étudiants doivent à tout prix être de l’autre côté de la barrière avant 15 heures pile alors qu’au même moment, leurs camarades poursuivent leurs cours à l’auditoire. Cette situation ne permet plus aux étudiants de suivre les cours jusqu’à la fin. Pressé, un étudiant en médecine à l’université de Goma nous accorde quelques minutes.
« C’est vraiment compliqué », lâche Nyota. Ce jeune est obligé de ne suivre qu’une partie des cours depuis le 17 juin. Une situation qui impacte négativement son apprentissage. « Nous étudions souvent jusqu’à 17 heures. J’ai déjà raté un exposé à cause de cette situation. Lorsque je tente de m’expliquer auprès de l’enseignant, il me fait comprendre que cette décision de fermeture des frontières à 15 heures est beaucoup plus diplomatique… Pour le moment je n’ai d’autre choix que de subir cette décision tout en espérant que les autorités de ces deux pays vont trouver rapidement une solution » ; a-t-il expliqué.
Les étudiants en paient le prix…
Congolais comme Rwandais, les étudiants de ces deux pays sont tous pénalisés par la mesure. Les tensions diplomatiques entre Kinshasa et Kigali restent vives. Les responsables d’universités n’y peuvent absolument rien. Certains étudiants vivant au Rwanda interrogés par Le Journal.Africa sollicitent une mesure de clémence de la part des enseignants. Bien que reconnaissant qu’il serait impossible que les universités changent leurs programmes des cours. « Demander qu’on change la programmation des cours serait se prendre pour des supers étudiants, j’estime. La situation est complexe pour nous étudiants et même pour les autorités universitaires. Tant que cette décision ne sera pas revue, nous continuerons à subir ses retombées. La clémence que nous pouvons solliciter auprès des enseignants c’est de comprendre nos absences aux cours de temps à autre » ; intercède l’étudiant Hodari.
Vu la sensibilité de cette question, suite aux tensions entre la RDC et le Rwanda ces deux derniers mois, plusieurs responsables des établissements d’enseignements universitaires se sont réservés de répondre à nos questions.
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Augustin Sadiki