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RDC : retour des déplacés malgré la présence signalée des rebelles du M23 à Rutshuru

Au moins 50 000 personnes ayant fuis les combats entre le M23 et les FARDC sont retournées en territoire de Rutshuru. A-t-on appris du bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), malgré la présence des rebelles du M23 dans certaines zones.

C’est depuis le 13 mars dernier que ce mouvement de retour est constaté. Sur les lignes des combats une accalmie précaire règne depuis la prise de certaines zones par la force régionale de l’EAC. Après plusieurs mois des affrontements tous les aspects de la vie sont sensiblement affectés dans ces zones.

« Cependant, les personnes retournent dans des zones où des mois de combats ont laissé des dégâts importants, affectant presque tous les aspects de leur vie. Une récente évaluation effectuée par des partenaires humanitaires dans la zone Kibirizi a révélé des besoins urgents en nourriture, articles ménagers essentiels et abris », renseigne le bulletin hebdomadaire d’OCHA.

La majorité de ces déplacés qui ont décidé de retourner dans leurs milieux respectifs étaient regroupés dans les camps de Kanyaruchinya et de Don Borco Ngangi près de Goma. Dans ces camps, aucun déplacé n’est à l’abri de la famine, des différentes maladies et des intempéries. Sans assistances, nombreux préfèrent aller mourir chez eux.  

« Nous avions appris que les militaires Ougandais et Kenyans sont présents dans le territoire de Rutshuru. Raison pour laquelle plusieurs d’entre nous ont décidés de retourner. Ici dans le camp nous mourrons de faim, nous n’avons absolument rien. Vaut mieux aller mourir chez nous. En tout cas d’ici là je rentre aussi chez moi à Rutshuru. J’attends seulement que je réunisse les moyens pour le transport » ; a expliqué Ali Ramazani qui vient de passer un mois de ramadan très difficile dans ce camp.

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La force régionale ne rassure pas…

Dans certaines zones de Rutshuru, des habitants rapportent la présence des éléments du M23 malgré la présence des troupes de la force régionale de l’EAC. La situation sécuritaire reste précaire et volatile. S’il y a ceux-là qui préfèrent rester dans leurs champs d’autres craignent que des nouveaux affrontements surgissent entre le M23, les groupes d’auto-défenses et/ou la force régionale de l’EAC.

Dans le territoire de Masisi, la population témoigne la présence des rebelles du M23 qui se déguisent toute en changeant juste de tenue. Ils se sont camouflés au sein de la population en tenue civile. « Certains rebelles ont seulement enlevés leurs tenues militaires et se font passer pour des bergers des vaches. Raison pour laquelle nous vivons dans une insécurité totale ici. Nous aimerions que l’armée congolaise soit déployée ici à Mushaki et même dans des collines pour garantir la sécurité.

Dans les zones récemment occupés par les rebelles du M23, les forces armées de la RDC ne sont pas autorisées d’y accéder. Uniquement la force régionale de l’EAC. Quelques semaines après la prise de ces zones, cette force régionale est accusée de collaborer et de cohabiter avec les éléments du M23. Récemment à Kibumba dans le territoire de Nyiragongo il y a un accrochage entre la patrouille d’un groupe d’auto défense et les rebelles du M23 pendant que cette zone est sous contrôle des militaires Kenyans.

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Augustin Sadiki

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