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RDC – Presse: 75 cas d’atteintes à la liberté de la presse en six mois

Presse de liberté
Les récents rapports sur la liberté de la presse en République Démocratique du Congo sont sombres. Six journalistes sont en prison à Mbandaka et à Bumba. Trois médias sont fermés à Mbuji-Mayi et à Mbandaka. Depuis novembre 2021 au moins 75 cas d’atteintes à la liberté de la presse ont été répertoriés par l’organisation “journaliste en Danger ( JED)”. Non plus, des lois ne permettent pas à la presse d’être véritablement libre.

Le 3 mai de chaque année, le monde célèbre la journée mondiale de la liberté de la presse. Cette année, en RDC comme dans le monde entier, la journée a été célébrée sous le thème: “ le journalisme sous l’emprise du numérique”. Les professionnels des médias déplorent de graves violations de la liberté de la presse dans le pays.

JED, organisation de défense de la liberté de la presse, dans son tout dernier rapport du 02 mai 2022, renseigne que les journalistes et les médias congolais sont toujours exposés aux diverses pressions et à la censure. Ceux de l’Est du pays, particulièrement le Nord-kivu et l’Ituri se trouvent présentement sous état de siège. Dans ces deux provinces, des arrestations arbitraires et  menaces directes et indirectes sont fréquemment signalées. Dans cette région, trois journalistes ont été tués au cours de l’année 2021.

Le JED déplore que les enquêtes annoncées au lendemain de ces assassinats, en vue d’identifier leurs auteurs ou commanditaires, ainsi que les mobiles de ces crimes n’aient jamais été diligentées. “Ces assassinats et beaucoup d’autres qui ont précédé, sont aujourd’hui le symbole de l’impunité des crimes commis contre les journalistes” ; dénonce JED.

Les lois aussi engouffrent cette liberté

Les atteintes à la liberté de la presse ne sont pas les seuls problèmes engloutissent les médias congolais, indique l’organisation “Journalistes pour les droits humains (JDH)”. “À côté, il y a aussi le délit de presse qui est un vice sur le plan juridique, ce qui empêche les journalistes d’exercer en toute liberté leur métier”, révèle  la JDH.

En outre, le thème retenu pour cette année vient relancer encore le débat sur l’actualisation des textes régissant les statuts d’un journaliste en RDC. “Il est certes vrai que l’avenue du numérique, avec la naissance de la presse en ligne, un aspect qui n’est pas encore pris en compte par la législation  régissant ce secteur, impose une actualisation des textes du métier de journaliste en RDC»; souligne Prince Murhula, gestionnaire principal de JED.

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Les médias en ligne sont appelés à toutes les attentions

Le journalisme sans frontières et diffamatoire? Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, s’exprimant en l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse affirme que les techniques numériques révolutionnent encore plus le paysage journalistique. Les médias en ligne permettent des échanges d’information sans précédent, favorisant ainsi un journalisme sans frontières, admet Azoulay.  

Parallèlement, Rosalie Zawadi, présidente de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), section du Nord-Kivu, devant les journalistes de sa corporation ce mardi 3 mai 2022 à Goma appelle les journalistes à l’utilisation responsable des réseaux sociaux. Dans son message, elle dénonce le fait que certains journalistes gèrent abusivement leurs plateformes d’informations numériques.

« Puisqu’il faut le reconnaître, il y a parfois des confrères qui utilisent les réseaux sociaux pour régler des comptes aux autorités, à des tiers, jetant de l’ignominie sur toute la profession”, déplore-t-elle, rappelant que ces plateformes sont des outils de facilitation et non de perturbation.

Sur le plan mondial, l’Unesco appelle ces Etats membres, les entreprises technologiques, la communauté des médias, ainsi que le reste de la société civile, à unir leurs forces pour établir une nouvelle configuration numérique qui protégerait à la fois le journalisme et les journalistes.

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Augustin Sadiki

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