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RDC: les étudiants doivent être prêt à defendre le pays!

Les chefs d’établissements de l’enseignement supérieur et universitaire de la République Démocratique du Congo, ont jugé favorable d’intégrer dès l’année académique prochaine, une formation à la préparation militaire des étudiants. Cette décision a été prise au cours d’une réunion présidée par le ministre Muhindo à Kinshasa le 15 novembre 2022.

Des Présidents des Conseils d’Administration, l’Administration Centrale, les Services Spécialisés, les Présidents des Conférences des Chefs d’établissements, les Recteurs et Directeurs Généraux présents à Kinshasa ont pris part à ces assises. Ces derniers ont profité de l’occasion pour proposer des idées qui portent sur la protection de la patrie dont l’application sera faite dès l’année académique prochaine. Il s’agit premièrement d’une formation à la préparation militaire des tous les étudiants de la première année.

« Réunis sur invitation du ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) Muhindo Nzang pour examiner la situation préoccupante de l’heure et apporter le soutien total à l’appel à la mobilisation générale lancée par le Président de la République, nous proposons l’application dès l’année académique prochaine d’une formation à la préparation militaire des étudiants », ont-ils déclaré dans le communiqué final lu par le professeur Jean- Marie Kayembe, recteur de l’Université de Kinshasa (UNIKIN).

Ces dirigeants des universités et instituts supérieurs, privés et publics, ont affirmé leur disponibilité à développer des modules de formation civique, patriotique et militaire en concertation avec les services techniques compétents, et joindre leurs efforts à ceux de toutes les forces vives de la nation pour défendre la patrie. Bien au-delà, ils se sont engagés à mobiliser toute la communauté estudiantine, y compris le personnel de leurs institutions à travers tout le pays, par des activités d’éveil patriotique. Pour ce faire, Ils comptent créer une Commission paritaire ESU-Défense, devant élaborer le contenu à la préparation militaire des étudiants.

L’armée, le gouvernement et les enseignants s’accordent !

Au cours de la réunion tenue le mardi 22 novembre 2022 au Collège des Hautes Etudes de Stratégie et de la Défense (CHESD) entre le ministre de l’ESU Muhindo Nzangi Butondo et le CHESD représenté par son commandant le général-major professeur Augustin Mamba Mubiayi, un avis favorable a été donné au ministre de l’ESU. «  Le CHESD étant le creuset de cette inspiration, c’est tout à fait normal que l’on discute avec le ministre de l’ESU sur les orientations à prendre sur les modules qui peuvent être donnés dans les universités afin de préparer les jeunes à avoir l’esprit de la défense » ; a souligné le général-major Augustin Mamba Mubiayi. Et de poursuivre « Voilà pourquoi nous avons accueilli cette proposition et nous sommes prêts à accompagner le ministre de l’ESU jusqu’au bout ».

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Pour sa part, le ministre Muhindo Nzangi Butondo, c’est avec une recommandation du ministère de la Défense qu’ils sont allés recevoir des orientations techniques quant à l’application dès l’année prochaine au sein de l’enseignement supérieur et universitaire, des cours de la préparation des étudiants à la formation militaire.

« Nous sommes venus au CHESD pour recevoir différentes orientations techniques par rapport à la proposition de la préparation des étudiants à la formation militaire dès l’année académique prochaine, avec effectivement les recommandations du ministre de La Défense. Le CHESD est l’organisation habilitée à donner cet avis technique et aussi voir comment faire pour des modalités pratiques de cette formation» ; a souligné le ministre de l’ESU Muhindo Nzangi Butondo.

Les avis des étudiants divergent…

Napoléon Kasereka, étudiant régulièrement inscrit au sein du département d’informatique à l’université adventiste de Goma, approuve l’idée. Pour lui, c’est une bonne proposition. Il avance des arguments selon lesquelles « Tout citoyen d’un pays est dans l’obligation de défendre son pays contre toute menace intérieure ou extérieure. C’est une très bonne initiative que j’encourage à cent pourcent » ; explique-t-il.

Étudiante en première année de licence à l’institut supérieur de développement rural, Nadia Sibo ne partage pas cet avis. L’étudiante  trouve que la proposition n’est pas importante. « Pourquoi nous préparer à la formation militaire sans notre avale ? C’est une forme de dictature. Le patriotisme et la formation militaire sont deux choses différentes. Ceux-là qui veulent servir sous le drapeau peuvent s’orienter à l’académie militaire. C’est une école comme tant d’autres. Je proposerai qu’on nous apprenne à aimer ce pays et cela dès l’école maternelle » ; martèle Nadia Sibo.

Par ailleurs Valence Lukuli qui vient d’obtenir son diplôme d’Etat a déjà peur de l’université. Il estime que la formation militaire sera une occasion d’accentuer la criminalité. « Seulement avec la bleuissage des nouveaux étudiants, les dégâts sont énormes. Un système qui commençait déjà à disparaitre petit à petit. Cette préparation à la formation militaire sera une nouvelle forme de bleuissage. C’est possible qu’elle soit pire si et seulement si nous aurons à faire régulièrement des exercices physique. J’ai peur ! » ; S’inquiète-t-il.

Précisons ici que d’après le ministre de l’ESU Muhindo Nzangi, les étudiants « n’irons pas au front, mais ils sauront comment tirer une arme. Et lorsque le pays sera menacé, ils seront en mesure de défendre leur pays ».

Jusqu’à présent, les modules et la manière dont cette préparation à la formation militaire ne sont toujours pas clairement définies.

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Augustin Sadiki

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