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RDC : Les dessous du conclave de Naïrobi

C’était un des rendez-vous les plus attendus en République démocratique du Congo. Depuis plusieurs jours, le pays vit sous une nouvelle agression rwandaise à peine cachée derrière la prétendue rébellion du M23. Félix Tshisekedi, qui n’a pas hésité à condamner ouvertement Kigali, était donc attendu au tournant tant à Kinshasa qu’à l’étranger.

En effet, le président Kenyan et en même temps président de l’East african community (EAC), Uhuru Kenyatta avait appelé le 15 juin au déploiement d’une force régionale dans l’Est de la RDC afin d’y rétablir la paix. « La Force régionale de l’Afrique de l’Est doit être immédiatement déployée dans les provinces d’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, afin de stabiliser la région et rétablir la paix », a-t-il déclaré. Selon lui, le « conflit ouvert » en cours dans l’Est de la RDC menace de faire dérailler les efforts politiques destinés à rétablir l’ordre au Congo-Kinshasa, dont la population est estimée à environ 90 millions. 

Cette sortie du président Kenyan arrivait alors que sur le terrain militaire, le groupe M23, appuyé par l’armée rwandaise, avait conquis la cité de Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda. Dans un communiqué, Uhuru Kenyatta avait dans la foulée le 3ème Conclave des chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) sur la situation à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) au au State House à Nairobi.

Selon des sources diplomatiques, cette rencontre a aussitôt débuté sur une atmophère tendue. « Sans mâcher les mots, le président Félix Tshisekedi a ouvertement dénoncé Paul Kagame », révèle cette source qui a requis l’anonymat à POLITICO.CD. Selon elle, FÉLIX  Tshisekedi a fait valoir la position ferme de la RDC et dit à ses pairs son refus catégorique pour que le Rwanda ne participe pas à force régionale qui sera bientôt déployée pour traquer les groupes armés locaux et les terroristes du M23 (soutenus par le Rwanda et accompagner le processus DDRCS. « Le président a estimé que les résultats du travail de cette Force régionale, sans le Rwanda, révéleront davantage les actes belliqueux de Kigali », nous dit notre source.

Kagame dos au mur, un milliard  USD pour équiper les FARDC

Du côté de Paul Kagame, pas de surprise. Tout en continuant sur sa thèse accusant Kinshasa de soutenir les FDLR, le président rwandais a continué à nier l’implication de son pays aux côtés de M23. « Néanmoins, Kagame a été incapable de donner les preuves de la prétendue collaboration des FDLR avec les FARDC. Il n’a pas pu convaincre ses pairs de la nécessité pour l’armée de son pays de participer à cette force régionale qui va intervenir en RDC. Car, Tshisekedi est resté de marbres sur sa position et il n’est pas prêt à y transiger. Bien plus, il a exigé que Kagame retire ses troupes sans condition », nous révèle notre source.

A Kinshasa, on confirme peu à peu cette version, estimant que l ’intervention de la force régionale en RDC va pouvoir » révéler davantage la volonté de pays amis pacifier la sous-région et l’engager résolument sur la voie du développement. ».   « En interne, la détermination de Tshisekedi est sans faille : il faut renforcer les Forces Armées de la République Démocratique du Congo », explique une source gouvernementale à POLITICO.CD.

Par ailleurs, Kinshasa continue sa mobilisation pour mieux équiper les FARDC. Lors de la réunion du Conseil supérieur de La Défense et au Conseil du Ministre du vendredi dernier, le président Félix Tshisekedi a chargé le Gouvernement de mobiliser les moyens requis pour « permettre à l’armée de mieux faire son travail ». « Ainsi, un budget-programme d’un milliard de dollars américains par an sera bientôt a aligné pour moderniser les FARDC, l’équiper et former les militaires », apprend POLITICO.CD d’une source au ministère congolais de la Défense.

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