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RDC : la vie à l’intérieure des homes des universités congolaises comme en fer !

Dans certaines universités congolaises, les homes sont des jungles. Les plus forts et dans la plupart des cas les anciens étudiants qui y logent font la loi.  Les conditions de vie des étudiants sont précaires. Une chambre d’une capacité d’accueil de quatre étudiants, accueille jusqu’à huit voire dix étudiants. Les mesures d’hygiènes y sont aux calvaires.

Construits à l’époque coloniale, les homes de l’université de Lubumbashi manquent d’entretiens réguliers. L’université de Lubumbashi est l’une des prestigieuses institutions universitaires en République Démocratique du Congo accueillant autour de 22 000 étudiants chaque année. Dix blocs des homes allant d’A-J logent près de 4500 étudiants. Or dans l’idéal, une chambrette d’environ trois mètres carrés devrait recevoir quatre étudiants, ce qui n’est pas le cas.

Par peur d’être tabassé par les anciens pensionnaires de ce campus et sous le sceau de l’anonymat, un étudiant en agronomie venu de Goma, en province du Nord-Kivu, déplore les conditions dans lesquelles il vit. Pourtant en quittant sa famille, il était convaincu qu’un confort hors du commun l’attendait au sein du campus de la deuxième université du pays.

« Je croyais que nous allions être à quatre dans une chambre. À ma grande surprise nous sommes à six. Certains camarades m’ont interdit d’en parler. La vie n’est pas du tout facile ici. Je fais de mon mieux pour m’en sortir mais il est impossible que je fasse un stock de provisions. Si je le fais, le lendemain tout sera volé » déplore-t-il.

D’après une source sûre, pour être pensionnaire du campus de l’université de Lubumbashi, il faut payer 110 dollars US. Ceux qui payent 250 USD, sont installés au home dix avec un confort bien raffiné. Les filles occupent le 3e et le 6e home récemment réhabilité. On n’y compte que deux personnes pour une chambrette, mais chose déplorable une douche pour 192 étudiantes. Il y a un besoin pressant de construction des toilettes et douches.

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En janvier 2020, les étudiants qui occupaient les homes de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) étaient priés de les libérer à la suite des incidents ayant entraîné la mort d’un policier et des dégâts matériels considérables y avaient été enregistrés. Parmi les revendications, les étudiants réclamaient les conditions déplorables dans lesquelles ils vivaient.

« De loin nous pouvons voir que nos homes sont revêtus de leur plus belles robes. Il y a quelques années c’était l’enfer dans les homes de l’UNIKIN. Aujourd’hui je pense que les conditions de vie seront favorables », explique Marie Okito, cette jeune étudiante en troisième année de médecine.

Muhindo Nzangi Butondo, ministre congolais de l’enseignement supérieur et universitaire affirme que d’ici début mai, les travaux de réhabilitation des homes de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) pourront s’achever.

Pour pallier cette problématique, le ministère de l’enseignement supérieur et universitaire avait promis l’identification numérique de tous les étudiants. Ce qui pouvait permettre de distinguer les vrais des faux étudiants, car dans plusieurs homes des universités publiques du pays, les anciens étudiants y continuent de régner en loi de la jungle.

Toutefois, les homes de cette plus grande institution vont servir de village des Jeux de la Francophonie prévus en RDC au mois de juillet prochain à Kinshasa. Et ainsi le gouvernement congolais compte rénover toutes les universités publiques et semi-privées sur toute l’étendue du pays. L’état des universités et instituts supérieurs laisse à désirer.

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Augustin Sadiki

 

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