LE JOURNAL.AFRICA
SÉCURITÉ

RDC: de la force régionale à une autre, une épine dans le pied !

Des forces envoyées, des accords signés mais rien ne semble avancer sur le terrain. Critique une couche sociale et se lamente du déploiement quotidien des militaires étrangers alors que l’insécurité règne toujours. Récemment, la SADC a annoncé un déploiement d’une autre force ; des heures après, le président de la RDC Félix Tshisekedi avertit sur un probable retrait d’EACRF-DRC d’ici fin juin.     

Cela fait plus de deux décennies que lutte pour la paix en RDC et dans la région orientale du pays en particulier, la force onusienne en RDC (MONUSCO). Critiquée beaucoup sur son mode d’opération, à ses côtés s’est fraîchement ajoutée celle de la communauté des pays de l’Afrique de l’est (EACRF-DRC), qui semblerait inefficace face à la rébellion  du M23, commente Johnson Ishara Butaragaza, président fédéral du parti Leadership Gouvernance pour le Développement (LGD), qui ne voit qu’un désordre de ces forces ci-haut précitées. 

Émettant des doutes sur toutes ces forces étrangères (MONUSCO, EACRF-DRC et SADC), ce leader politique de l’opposition repose sa foi sur l’armée nationale (FARDC). Selon lui, il n’était pas question de faire  appel à des forces régionales ou internationales pour asseoir l’ordre et la sécurité en RDC plutôt de réorganiser les FARDC. « Le pire est que ce sont ces forces qui mettent toujours la RDC dans l’embarra », martèle-t-il.   

« Je pense que la situation dans la région des grands lacs est vraiment préoccupante. En effet, l’EAC étant une force sous régionale s’est avérée être une caisse de résonance de certains pays membres. À l’exception faite du Burundi qui, me semble-t-il, aurait d’autres ambitions différentes des autres membres. Car, lui seul (le Burundi) semble bien appliquer les intentions de la RDC sur sa guerre contre le M23 », intervient Assan Kizunguruka, analyste politique, en concluant que  l’EAC représenterait les ambitions occidentales sur la balkanisation de la RDC, conclut-il.

Dans son analyse, Assan Kizunguruka essaie de présenter deux blocs avec peut-être des avis différents dans la bataille de la RDC contre ses envahisseurs. Selon lui, la raison de l’entrée de la SADC semble être dans la droite ligne des intérêts divergents entre pays membres de l’EAC. L’EAC représenterait en effet les ambitions occidentales sur la balkanisation de la RDC. En revanche, la SADC représenterait les ambitions des pays membres du Brics, ce qui veut dire tout simplement, l’influence entre les deux blocs s’invite finalement en RDC.

Une condition se poserait dans les opérations EAC-SADC !

Vu que certains pays  membres de la SADC avaient eu à aider la RDC, la population est  d’accord de l’entrée de  cette force. Mais à condition que la MONUSCO et l’EAC dégagent et laissent la place à cette force et que sa mission et durée soient bien déterminées au préalable, intervient Martin Mafikiri Mashimango, coordinateur adjoint de la nouvelle société civile congolaise axe Sud de la province du Sud-Kivu, qui rappelle en soulignant que la population est fatiguée de ces forces (MONUSCO et EACRF-DRC). Il ajoute sans mâcher les mots « Le gouvernement et la communauté internationale sont témoins des manifestations organisées journellement contre ces forces ».

A en croire la sénatrice Francine Muyumba qui, pour sa part, proposerait aussi via son compte twitter le départ immédiat de la force de l’EAC….

L’échec de l’EAC pourrait être l’une des causes qui a poussé la RDC à se tourner vers la SADC. Dans son discours du 06 mai au 11e sommet du Mécanisme Régional de Suivi de l’Accord Cadre d’Addis-Abeba pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la RDC et la Région tenu à Bujumbura au Burundi, le président de la république démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, avait dénoncé encore une fois la manie d’un pays membre de la communauté.

« Dix ans après l’entrée en vigueur de cet accord cadre de paix pour la région des grands lacs, le Rwanda s’est donné la liberté d’envahir et d’agresser une partie de la province du Nord-Kivu sous les coulisses du M23. Cela pousse la RDC à revitaliser son accord envers la région selon la recommandation du conseil de la paix et de la sécurité de l’Union Africaine du 17 février dernier, déclare le numéro un congolais», a dit Félix Tshisekedi.

La RDC est le seul pays au monde qui compte un bon nombre des casques bleus depuis plus de deux décennies. En décembre 2022, la résolution 2612 de l’ONU a reconduit le mandat de la Monusco pour une nouvelle année et à «titre exceptionnel » de sa brigade d’intervention. La Monusco dispose aujourd’hui d’un effectif de 13 500 militaires, 660 observateurs militaires et officiers d’état-major, 591 policiers et 1 050 membres d’unités de police constituées. On dénombre également 360 membres supplémentaires d’unités de police.

Freddy Bin Sengi

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