Au moins cinq morts dans une altercation ayant opposé les déplacés du camp de Kanyaruchinya à Munigi dans territoire de Nyiragongo aux casques bleus de la Monusco dans la soirée de ce mercredi 8 février 2023. Un groupe des déplacés s’est opposé au passage de ces casques bleus qui revenaient d’une mission de ravitaillement à Kiwanja, une zone contrôlée par le M23.
Revenant d’une cité occupée par les rebelles du M23 depuis octobre dernier, pour les manifestants qui ont barricadé la route, il était hors de question que les véhicules de la mission onusienne se dirigent vers Goma sans qu’ils ne soient contrôlés. Déterminés, ils ont également brûlé trois véhicules de la Monusco.
« Nous avons seulement voulu voir ce qui se trouve dans ces véhicules vu qu’ils proviennent d’une zone sous contrôle des rebelles qui tuent nos frères dans le territoire de Rutshuru. Par conséquent, ils n’ont pas voulu et ils ont directement ouvert le feu sur nous pour nous disperser. Ils ont tiré à bout portant et deux déplacés ont reçu des balles et ils sont malheureusement morts sur place et plusieurs blessés », a expliqué Moussa Mulomba, membre du conseil territorial de la jeunesse.
Le bilan provisoir
L’administrateur du territoire de Nyiragongo confirme la nouvelle et avance un bilan de cinq personnes mortes et huit autres blessées admises aux soins, toutes des civiles.
« Ils voulaient voir si elle ne transportait pas l’ennemi. Il y a eu incompréhension et puis la population a commencé à barricader la route et c’est là que la Monusco a commencé à tirer pour forcer le passager.
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Du côté population, on a perdu au moins cinq personnes et presque huit blessés. Il y a eu trois véhicules de la Monusco brûlés», a dit à ACTUALITE.CD, l’administrateur policier du territoire de Nyiragongo, le commissaire supérieur principal Iduma Molengo.
Dans son communiqué de presse publié mardi dans la soirée, la mission onusienne quant à elle parlait de trois morts et des blessés.
La situation est restée confuse tout l’avant midi. Des barricades ont été posées sur la chaussée en signe de protestation contre la mort des civils tués par les casques bleus qui sont censés les protéger, en rappel de leur mission.