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RCA : un cri d’alarme contre les violations des droits de l’homme dans le pays

La MINUSCA et le droits de l'Homme

Antibalaka fighters walk in Gambo, southeast Central African Republic, on August 16, 2017. Antibalaka fighters fought against a Seleka militia to chase them out of Gambo in early August. They say that they are now hundreds in town, with most of the civilians have fled to escape the battles. / AFP PHOTO / ALEXIS HUGUET

La MINUSCA lance un cri d’alarme contre les violations des droits de la personne en RCA. Après dix ans de conflit, le pays traverse encore plusieurs formes de violations des droits humains, a-t-elle affirmé dans un dialogue tenu le mois dernier sur l’évaluation de la situation des droits de l’homme en République centrafricaine.

600 cas de violations ont été recensés par la MINUSCA à travers sa division des droits de l’homme en RCA. 1,4 million de personnes ont fui leurs foyers. Par conséquent, 63% des Centrafricains  sont dans le besoin d’aide humanitaire.

«La culture d’impunité qui existe en République centrafricaine, de même que par l’augmentation des violations des droits de l’homme. Notamment des violences sexuelles liées au conflit et de graves violations des droits de l’enfant. Dans les régions du centre et de l’est, des cas des viols généralisés de femmes et filles par des éléments de groupes armés. Une situation très préoccupante», a déploré Lizbeth Anne Cullity, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies et Cheffe adjointe de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation la RCA (MINUSCA).

«Ces groupes armés poursuivent leurs violations des droits des populations civiles. Leurs incursions expéditives de jour et de nuit dans les villages et leurs collectes illégales de taxes sur les routes. Les auteurs des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire seront, tôt ou tard, tenus responsables de leurs actes», a déploré  Yao AgBetse, Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine.

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 Le pays peut-il emboîter le pas vers une réconciliation et vers une paix durable?

C’est évident que la situation reste critique partout dans le pays. Mais le pays ne reste pas les bras croisés. En effet, la Commission vérité, justice, réparation et réconciliation (CVJRR) emboîte déjà le pas vers la consolidation de la paix et de la réconciliation sur le territoire centrafricain.

87% des Centrafricains pensaient que la paix durable dépendait de la punition des responsables des violations des droits de l’homme, et qu’au moins 80% était contre toute amnistie, a fait savoir Marie Edith Douzima-Lawson, présidente de la CVJRR.

« La population souhaite aussi connaître la vérité sur tous les événements douloureux qui ont marqué l’histoire du pays. Souhaite aussi que des réparations soient accordées », a-t-elle ajouté.

Grâce à cette Commission, les Centrafricains pourront construire une mémoire collective, identifier les victimes et leur accorder des réparations.

 La CVJRR a été créée en 2020 afin de situer les graves événements que la RCA a pu traverser depuis 1959 jusqu’en 2019. Par ailleurs, la Commission va établir la vérité et rechercher la justice. Elle devra aussi rétablir la dignité des victimes et faire au gouvernement des propositions visant la réparation.

 Le 6 février 2019, le gouvernement et les groupes armés ont signé à Bangui, un accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine. Cet accord nécessite d’être relancé car la violation des droits  de l’homme est préoccupante dans le pays.

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 Willy Muhindo

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