Ce lundi 08 août, le gouvernement du Burundi à travers son ministère des affaires étrangères et de la coopération au développement en collaboration avec le Système des Nations-Unies(SNU), ont animé la 1ère réunion d’échanges sur le plan cadre de coopération des Nations Unies-Burundi initié en avril 2021. Un plan avec comme visée une société plus prospère, inclusive et résiliente d’ici 2027.
Le plan cadre de coopération des Nations-Unies pour le développement durable est un outil au service de la transformation économique du Burundi. Elle offre des moyens divers d’inscrire le développement durable au cœur des politiques et pratiques économiques, indique Damien Mama, coordinateur résident du SNU au Burundi.
Son but est de promouvoir des activités économiques inclusives, diversifiées et créatrices d’emplois décents, qui favorisent les droits et le bien-être de tous les burundais. Il vient remplacer le plan cadre d’assistance qui date de 2019, utilisé avant comme concept clé pour le travail complémentaire entre le SNU et le Burundi, a-t-il ajouté.
La différence fondamentale entre ces deux concepts cléfs est que le plan cadre d’assistance était élaboré au niveau des SNU pour être présenté au Burundi. Le même plan était envoyé pour d’autres pays africains, c’était un menu bien préparé à prendre ou à laisser, dit l’ambassadeur Isaïe Kubwayo, membre du comité technique conjoint.
Or le plan cadre de coopération travaille sur les orientations et les priorités que le gouvernement d’un pays a déjà mises en place. Seulement les SNU sont demandés à appuyer le pays dans la mise en exécution du plan et aussi plus tard le suivi.
Pour le cas du Burundi, le plan cadre de coopération est allié avec le Plan national du développement(PND) de 2018-2027 et aussi le programme national de capitalisation de la paix, stabilité, sociale(PNCP). Avec ce plan, trois priorités stratégiques sont mises en avant pour une période de 5 ans à compter de la signature au mois de janvier 2023, a dit M. Kubwayo.
Le chef du bureau des SNU, Pacôme Kossy explique que la première priorité stratégique est la transformation structurelle de l’économie et l’amélioration de la gouvernance pour une croissance inclusive. Jusqu’en 2027, les Burundais bénéficieront comme avantage des systèmes alimentaires inclusifs et durables. Les plus vulnérables auront un système renforcé de gouvernance et d’une économie plus diversifiée et inclusive y compris à travers une intégration régionale.
M.Kossy continue à signaler que la seconde priorité est le capital humain adéquat disponible et capitalisation du dividende démographique. Le développement du capital humain va permettre aux Burundais et aux plus fragilisés d’avoir un accès équitable et de qualité aux services sociaux de base. En général, tout en poursuivant un travail systémique pour soutenir les enfants, les jeunes et les femmes. Sur ce volet, ils bénéficieront d’un système de protection social adapté au cycle de vie.
Il a martelé que la troisième orientation est la gestion durable de l’environnement renforcée aux impacts du changement climatique et aux autres chocs. D’ici 2027, les Burundais bénéficieront de meilleures pratiques de gestion de l’environnement et des ressources naturelles et des systèmes de préparation et de réponse aux chocs d’origines naturelle et humaine.
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Les enjeux de développement du plan de coopération ( M. kossy)
Le plan cadre de coopération réaffirme le rôle de leadership du Burundi dans l’accélération des progrès vers les objectifs du développement durable au niveau national à travers un cadre aligné au PND et PNCP.
Il élimine la notion “d’assistance au développement », on parle désormais de coopération pour le développement durable. L’emphase sur la coopération permet de mieux prendre en compte les priorités exprimées par le pays dans sa planification. Il est de mieux s’aligner sur les besoins de développement des populations.
C’est un canal pour la mobilisation de tous les types de financement et d’investissement durable en vue de la mise en œuvre du PND et du PNCP. Il est un instrument de partenariat au niveau tant national qu’international notamment avec la société civile, les universités, le parlement, le secteur privé. Il y a aussi les partenaires bilatéraux et multilatéraux et les institutions financières internationales.
Le plan de coopération offre un conduit pour l’opérationnalisation du lien développement-humanitaire-paix. Il permet de concrétiser l’engagement commun à ne laisser personne de côté et de prendre des mesures tangibles en faveur des populations burundaises. Cela en particulier avec les personnes les plus démunies.
Les progrès pour l’élaboration du plan de coopération (M. Kubwayo)
Le processus de l’élaboration et de mise en œuvre des plans cadres avec le gouvernement sont conduits habituellement par l’autorité en charge des questions de planification de coopération au développement. De ce fait, le Ministère des Affaires Étrangères est un interlocuteur principal pour le processus de développement du plan de coopération.
Le dispositif d’accompagnement du processus prévoit la mise en place de deux comités, un comité de pilotage conjoint et un comité technique conjoint. Le comité technique prépare les dossiers et les soumet au comité de pilotage pour son approbation.
Qu’est-ce que le gouvernement du Burundi sollicite au SNU
Le Burundi sollicite au SNU un appui sous forme de formation en matière de planification stratégique. Une analyse et montage des projets à l’adresse des équipes techniques à mettre en place. Le pays ne réitère que cet appui soit dans d’autres domaines pertinents lorsque le plan cadre de coopération sera dans sa phase de mise en œuvre et de suivi évaluation, a annoncé Albert Shingiro, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération au développement.
Précisons que le lancement officiel du plan cadre de coopération a été effectué au mois d’avril 2022 par le ministère des affaires étrangères avec les partenaires du Burundi et le corps diplomatique accrédité.
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Blandon Uwamahoro