« La lutte contre l’impunité, contre la corruption et les antivaleurs, constituent les éléments centraux de ma stratégie, sans lesquels tout réel espoir de changement est impossible », a affirmé Félix Tshisekedi, lundi 29 juin 2020, dans son discours prononcé à l’occasion des 60 ans d’indépendance de la RDC.
« En soixante années, nous avons progressivement laissé notre classe politique se transformer en une sorte de maffia, et nous en avons fait le principal modèle de réussite pour cette jeunesse. Il est temps de changer de paradigme et de créer les conditions qui permettront à nos jeunes de devenir les principaux créateurs de richesses dans notre pays ; cette jeunesse talentueuse, pleine d’énergie et avide de savoir, pour laquelle nous avons engagé le pays dans la transformation digitale, à travers l’ambitieux Plan national du numérique Horizon 2025 », a insisté le Président congolais.
Depuis l’indépendance jusqu’à ce jour, notre pratique de la politique a eu pour principal effet de diluer l’efficacité, de diluer les responsabilités et, au final, de desservir au lieu de servir, a fustigé Félix Tshisekedi.
« Mais dès lors que nous avons en toute conscience choisie de privilégier la réconciliation nationale pour mieux construire l’avenir et préserver la paix, la lutte contre l’impunité ne doit en aucun cas se transformer en vengeance, ni en chasse aux sorcières. De même, aucune réconciliation crédible ne peut être envisagée si nous continuons avec les pratiques anciennes de la corruption, de la ruse et du crime », a souligné le Chef de l’Etat.
Il a rappelé qu’il s’est engagé devant le peuple congolais, devant sa conscience et Dieu de « donner la chance à tous les congolais, sans exclusive, d’envisager l’avenir en toute liberté et en toute quiétude, mais sur de nouvelles bases morales. »
« En aucun cas cet engagement ne peut signifier la poursuite de l’impunité. M’inspirant des saintes écritures, mon objectif n’est pas de voir les méchants périr, mais plutôt qu’ils changent, qu’ils soient sauvés et que le pays tout entier s’en réjouisse. A défaut, ils s’exposeront à la rigueur de la loi. Celle-ci étant faite pour révéler la faute, j’accorde à la restauration de l’Etat de droit la première des priorités dans mon combat pour l’édification d’un nouveau Congo », a déclaré Félix Tshisekedi.
Le Président congolais dit souhaiter que l’expérience douloureuse révélée au cours du procès en rapport avec le Programme des 100 jours tourne définitivement la page de la longue série de projets et programmes qui, à travers l’histoire de notre pays, ont donné lieu à d’importants coulages des ressources publiques en toute impunité.
« Je pense notamment au Projet de Bukangalonzo, aux multiples cessions d’actifs miniers, aux projets de construction d’infrastructures routières, aéroportuaires et j’en passe. Le défi du Congo, le défi du peuple congolais, c’est de sortir de la répétition pour s’inventer un destin. A tout prix, nous devons y parvenir et nous allons y arriver. J’appelle le gouvernement de la République à engager des réformes sur l’ensemble de la chaine de la dépense, afin que nos ressources publiques soient désormais mieux préservées et mieux utilisées », a dit le Président Tshisekedi.