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Sud-Kivu : des ONG locales dénoncent un désastre humanitaire dans les moyens et hauts plateaux d’Uvira, Fizi et Mwenga

Un petit marché de Minimbwe au Sud-Kivu, 31/01/2011.

Une dizaine d’ONG locales œuvrant dans les moyens et hauts plateaux des territoires d’Uvira, de Fizi et Mwenga dans le secteur d’Itombwe dénoncent le désastre humanitaire et une situation chaotique  dans leur zone d’intervention.

Selon ces ONG, cette situation fait suite aux affrontements armés et qui ont des conséquences sur toutes les communautés confondues et les populations civiles ainsi que leurs biens.

Dans une lettre adressée lundi 22 juin 20 au président Felix Antoine Tshisekedi, ces ONG demandent au commandant suprême des FARDC et président de la république d’organiser des opérations de grande envergure de désarmement, démobilisation et de réinsertion des groupes armés locaux et de contraindre les groupes armés étrangers actifs dans la zone de quitter le territoire congolais.   

La lettre exprime l’angoisse face à la situation sécuritaire dramatique que traverse toutes les communautés vivant dans les hauts plateaux et de manière particulière les banyamulenge.

Les responsables de ces ONGs rappellent différents faits depuis avril 2017 marqués au début par de violences sanglantes entre les communautés ethniques locales. Ces violences, affirment-ils, ont ravagé  et déchiré le tissu socioéconomique des populations locales jusqu’à l’implication directe des groupes armés dans les conflits. Le bilan depuis trois ans à ce jour, d’après la lettre, fait état de 1200 personnes civiles tuées, plus de 200 villages incendiés et  plus de 165 mille vaches emportées. La lettre rappelle les attaques répétées des camps des déplacés dont celui de Mikenge attaquée à 4 reprises en l’espace de trois jours. Pour l’instant, aucune assistance humanitaire pour ces populations civiles  qui se sont déplacées vers le littoral du lac Tanganyika ainsi que d’autres ayant fui vers Kipupu et qui croupissent dans la misère chronique.

Ces ONGs demandent l’implication de la CIRGL pour faciliter le rapatriement des groupes armés étrangers dans leur pays d’origine. « Il faudrait mobiliser les moyens adéquats pour désenclaver la région des hauts plateaux pour un accès libre dans la zone et mettre en place une commission vérité et réconciliation intra et intercommunautaire en vue de trouver des réponses au problème de gouvernance locale », ajoutent-elles.   

Signalons que plus de dix responsables d’ONG locales ont signé cette lettre de quatre pages. Les copies ont été réservées notamment à la patronne de la MONUSCO, Leila Zerrougui, ainsi qu’au président de la commission de l’union africaine.

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