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Covid-19 : MSF constate la baisse de fréquentation dans les structures sanitaires

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) affirme, dans un communiqué publié le jeudi 11 juin, constater une baisse de fréquentation dans les centres de santé et hôpitaux de Kinshasa depuis le début de la pandémie de Covid-19 en République Démocratique du Congo.

MSF appelle les autorités sanitaires à veiller à ce que chaque structure – qu’elle soit identifiée ou non pour la prise en charge des patients COVID-19 – dispose des circuits et des équipements de protection individuel en quantité et qualité suffisante afin que le public et le personnel soignant puisse y accéder en toute confiance, sans risque de contamination ni de propagation de maladies.

Selon les premières analyses effectuées par les équipes de Médecins sans Frontières (MSF), une baisse alarmante des taux de fréquentation des structures de santé de la capitale serait en cours et s’expliquerait notamment par le fait que de nombreux Kinois redoutent soit d’être infectés par le virus en se rendant dans les structures sanitaires soit d’être isolés et stigmatisés, rapporte le communiqué.

« Cette baisse est inquiétante car elle signifie que des malades ne bénéficient désormais plus de soins parfois vitaux dans les structures sanitaires de première ligne », explique Gisèle Mucinya coordinatrice médicale du projet VIH/Sida de MSF à Kinshasa. Elle poursuit :

« Au Centre hospitalier Kabinda (CHK) et dans les cinq autres structures de santé que nous appuyons dans la prise en charge du VIH à Kinshasa, par exemple, nous avons-nous aussi constaté cette baisse des consultations et des admissions en hospitalisation. Quand bien même les soins contre le VIH y sont gratuits, au CHK par exemple, le nombre de consultations mensuelles de patients est passé de 1 893 malades en janvier 2020 à 1 330 à fin mai 2020. Soit une baisse de 30%. Et ce, alors que les mesures de prévention y sont extrêmement strictes et que nous disposons de tout le matériel de protection requis. »

Alléger les procédures administratives

Le même constat est tiré par le Dr Rany Mbayabu médecin directeur du centre hospitalier privé « Mudishi Liboke » à Kinshasa :

« Depuis mars, les consultations ont chuté de plus de moitié, passant d’environ 250 à 100 patients par mois. Nos malades nous disent qu’ils ont peur de se faire contaminer par la Covid-19 en venant consulter. D’autres par contre évoquent des raisons financières. »

MSF s’inquiète que des malades – porteurs ou non du nouveau Coronavirus – ne bénéficient désormais plus de soins parfois vitaux dans les structures sanitaires de première ligne.

« Au vu des infections respiratoires qui vont se présenter avec la saison sèche, il est nécessaire que les populations continuent à se rendre à l’hôpital pour obtenir une prise en charge de leur maladie, quelle qu’elle soit, afin d’augmenter les chances de guérison », souligne Karel Janssens, chef de mission de Médecins Sans Frontières en RDC.

MSF appelle toutefois à un allègement des procédures administratives congolaises afin de faciliter l’importation des équipements de protection individuelle pour une mise à échelle de la riposte et pour le maintien de ses projets réguliers ainsi que ses interventions d’urgence dans le pays.

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