Alors que la pandémie de Covid-19 et le conflit s’intensifient en République démocratique du Congo (RDC), les personnes déplacées internes sont confrontées « aux conséquences mortelles d’un sous-financement chronique », a mis en garde mardi 9 juin l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
« Des déficits de financement massifs menacent des centaines de milliers de vies en RDC, où la montée de la violence et la Covid-19 exacerbent les conditions déjà désastreuses de millions de personnes déplacées de force », a dit aux médias Babar Baloch, porte-parole du HCR lors d’un point de presse depuis Genève.
« Sans une injection urgente de fonds, le sous-financement aura un impact dévastateur sur les programmes humanitaires essentiels qui sauvent des vies », a-t-il ajouté.
Les activités du HCR visant à aider et à protéger les réfugiés et les personnes déplacées ne sont financées qu’à hauteur de 20 % des 168 millions de dollars nécessaires. Un sous-financement qui compromet sérieusement la réponse aux multiples urgences humanitaires. Une situation qui pourrait laisser de nombreuses personnes vulnérables sans nourriture, eau, abri, installations sanitaires et d’hygiène dans un contexte de propagation rapide de l Covid-19 à travers le pays. « Nous venons de recevoir 400.000 dollars pour les mesures de prévention de Covid-19 en RDC », a toutefois précisé M. Baloch.
En attendant, alors que la situation humanitaire mondiale reste alarmante, le HCR est obligé de faire des choix difficiles qui font que beaucoup de ceux qui sont dans le besoin ne reçoivent pas l’aide nécessaire. « Nous nous efforçons d’aider les plus vulnérables dans la mesure du possible, les normes minimales en matière de santé, d’eau et d’assainissement, d’éducation et d’autres besoins de base sont souvent difficiles à satisfaire avec les ressources limitées disponibles pour toutes les populations », a relevé le porte-parole du HCR.
Des réfugiés ont besoin d’eau potable pour se protéger de la Covid-19 et du choléra
Dans le camp de réfugiés de Mole, dans le sud de l’Oubangui, des ressources supplémentaires sont aussi nécessaires pour garantir que 15.000 réfugiés de la centrafricains aient accès au minimum requis, notamment les 20 litres d’eau par personne et par jour. Ceci est particulièrement important à un moment où en plus de la pandémie de Covid-19, les réfugiés et leurs communautés d’accueil ont besoin d’eau potable pour les protéger contre le choléra et ce qui est maintenant « la plus longue crise de rougeole au monde ».
Le déficit d’éducation pour 6.000 réfugiés sud-soudanais en âge de fréquenter l’école secondaire se creuse également. « Le chiffre stupéfiant de 92 % d’entre eux ne vont toujours pas à l’école », a détaillé le porte-parole du HCR. En outre, plus de 47.000 réfugiés burundais pourraient ne pas avoir accès aux services de santé de base au Sud-Kivu, sans oublier le soutien aux activités agricoles afin de réduire leur dépendance aux rations alimentaires fournies par le Programme alimentaire mondial (PAM).
Plus largement, un soutien plus important est nécessaire pour fournir des solutions de logement durables qui contribueront à réduire les risques de propagation du coronavirus surtout pour les déplacés internes qui ne peuvent pas rentrer chez elles en raison de la violence permanente et qui vivent souvent dans des sites de déplacement surpeuplés ou dans des familles d’accueil appauvries. « Leur situation ne leur permet pas de s’éloigner, tandis que l’accès à l’eau, aux systèmes d’assainissement et aux installations sanitaires est également limité », a conclu le porte-parole du HCR.
Avec ONU Info