Deux personnes ont trouvé la mort dans les échauffourées de ce mardi 9 juin matin entre les vendeurs du marché central de Kinshasa et les policiers. Ce bilan est donné par le patron de la ville de Kinshasa Sylvano Kasongo.
Ces affrontements ont eu lieu entre les avenues Bokasa et Kato, à proximité du Marché central.
« Il n’y a pas eu de personnes mortes par balles réelles. Les policiers ont fait usage des gaz lacrymogènes. Les gens fuyaient. Deux personnes ont été électrocutées. Les corps ont été amenés à la morgue. Le bilan provisoire est de deux morts, quatre civils blessés et trois policiers blessés », explique Sylvano Kasongo.
Il rappelle que les attroupements sont interdits pendant cette période d’état d’urgence. Il fait remarquer que des commerçants ont été infiltrés par des « voyous » :
« Il y a des bons citoyens qui réclament sans problème. Mais il y a des voyous, des chégués, des kulunas, certaines personnes sont venues prendre des barricades des barrières. Nous sommes en état d’urgence et les manifestations sont interdites. Ils ont violé cette disposition. La police a procédé par tirs de sommation ».
Les revendications des commerçants
La Confédération syndicales du Congo dont sont membres les vendeurs du Marché central dénonce le double langage du côté des autorités en rapport avec la réouverture du Marché.
C’est autour de 6h, heure de Kinshasa que les vendeurs qui exposent leurs marchandises le long de l’avenue Bokasa non loin du marché central ont pris d’assaut la barrière installée au croisement des avenues Bokasa et Ruakadingi.
Selon Bienvenu Boketshu, président de la Confédération syndicale du Congo qui appelle les commerçants à manifester, leurs revendications sont de deux ordres :
« Nous en avons marre de la prorogation de l’état d’urgence pour la 4e fois. Il y a la contradiction entre le ministre de l’Intérieur et le gouverneur sur la réouverture ou pas du marché ».
Selon lui, le gouverneur ne veut pas obtempérer à la décision du ministre de l’Intérieur qui a instruit l’autorité de la ville d’autoriser la reprise des activités au marché central.
Il accuse la police d’être « à la base du désordre ».
Pour rappel, le ministre de l’Intérieur Gilbert Kankonde avait instruit le gouverneur de la ville de Kinshasa de surseoir les travaux de réhabilitation du marché central, initiés, selon lui, en violation de la loi et droits des tiers. Il estimait que ces travaux se faisaient aux préjudices des commerçants en confinement et particulièrement de certains partenaires avec lesquels l’Hôtel de ville de Kinshasa est en convention depuis le 3 juin 2005.