La prison centrale de Tshela très délabrée, héberge actuellement 93 prisonniers, alors que sa capacité d’accueil est de 40 détenus, indique l’ONG la Fraternité des prisons de Tshela.
D’après cette organisation, les conditions de détention sont très mauvaises. Les prisonniers mal nourris n’ont droit qu’à un repas constitué du riz et des haricots. Parfois, ils passent une journée entière sans manger, ajoute la même source.
La prison n’a plus d’installations sanitaires et les prisonniers urinent et défèquent en plein air dans l’enclos de la prison.
La nuit, ces détenus qui n’ont ni matelas ni draps, et dorment à même le sol. C’est pourquoi plusieurs d’entre eux sont frappés par la pneumonie, précise la Fraternité des prisons de Tshela. Elle souligne en outre que faute d’infirmerie, 10 détenus sont morts depuis janvier dont 4 la semaine dernière.
Depuis longtemps, ces pensionnaires vivent de la collecte des fonds des églises locales parce que l’enveloppe de 9 millions de francs congolais allouée trimestriellement par le gouvernement central à cette prison est insuffisante. Mais la fermeture des églises a changé la donne.
Pour protéger les détenus face au danger de Coronavirus, à part le seau pour le lavage des mains placé à l’entrée de la prison, il n’y a pas des thermomètres pour la prise de température.
Les pensionnaires jamais sensibilisés sur les gestes barrières continuent de dormir dans la promiscuité, regrette la Fraternité des prisons de Tshela.
La prison de Tshela n’a pas reçu de subventions des autorités gouvernementales depuis cinq mois
Le directeur de cette prison, Joseph Enyola Eyenga, affirme que les conditions de détention dans cette maison carcérale sont actuellement très mauvaises.
D’après lui, le bâtiment de la prison contruit en 1930 n’a jamais été réhabilité, et ni fait l’objet d’une visite des autorités provinciales ou centrales.
Il souligne que depuis le mois de janvier 2020, l’enveloppe de 9 millions de francs congolais allouée trimestriellement à ce centre pénitentiaire par le gouvernement central ne leur ait pas parvenue.
Pour les nourrir ou les inhumer lorsqu’ils décèdent, Joseph Eniola Eyenga affirme être obligé de s’endetter.
Même les membres des familles de ces pensionnaires, ne rendent pas visite à leurs proches détenus. Seuls les fidèles des églises locales font preuve de charité envers ces prisonniers.
À en croire ce directeur, cette maison carcérale ressemble à un mouroir au regard de l’état de santé de détenus qui s’y trouvent.