Il lui a fallu trois jours de marche pour arriver au site des déplacés de l’ISP à Bunia précisément dans la salle 2 dénommée ZERO, sous une tente déjà usée qu’elle habite.
Habillée en pagne et d’un t-shirt, visage abattu et marqué par le désespoir, cette femme garde un très mauvais souvenir de l’attaque de son village « Lisey » par des assaillants de la CODEDCO.
Ce jour-là, en pleine nuit, ces rebelles ont fait incursion dans cette localité. Ils ont tué par balles, par flèches et à la machette. Parmi les morts, 12 personnes membres de la famille de Gorgina Nyadawa.
Après ce drame, dans la même nuit, elle a pris la direction de Bunia pour y trouver refuge. Pour elle, comme pour beaucoup d’autres déplacés, c’était la seule façon d’échapper aux tueries de ces hors la loi.
Georgina Nyadawa affirme être troublée par ce qu’elle a vécu. Cette rescapée demande au Gouvernement de prendre ses responsabilités pour lui permettre de rentrer dans son village en paix.
Le site des déplacés, son milieu de refuge, bien qu’elle y trouve un peu de sécurité, n’est pas non plus un havre de paix. Les conditions de vie dans ce site restent en effet très difficiles.
Depuis le début des atrocités dans les territoires de Djugu et de Mahagi, on estime à plusieurs centaines, le nombre de personnes ayant perdu leurs vies à cause des miliciens de la CODECO, et à plus d’un million le nombre de personnes déplacées de leurs milieux d’origine.