Les derniers chiffres de l’équipe de riposte au Coronavirus fait état de plus de 287 cas de personnes atteintes de Coronavirus en RDC depuis le 10 mars. La ville la plus touchée du pays reste Kinshasa. Mais dans la capitale congolaise, malgré toutes les mesures édictées par les autorités du pays pour tenter de limiter la contamination et la propagation de la pandémie, les Kinois sont encore sceptiques quant à l’existence de cette maladie.
Selon un reporter de Radio Okapi qui a sillonné plusieurs communes de Kinshasa, un mois après la déclaration de la pandémie, beaucoup de Kinois ne croient toujours pas à l’existence du Coronavirus dans le pays.
Les plus dubitatifs se trouvent dans les communes périphériques. C’est le cas de la commune de Lemba, où les habitants ne croient pas tant qu’ils n’ont pas vu des cas concrets dans leur milieu.
« Ils sont nombreux ceux qui ne croient pas à l’existence. Il y a même mes colocataires qui disent que la maladie n’existe pas. Je ne sais pas ce qu’ils pensent. J’ai même demandé à l’un d’eux que faut-il pour que tu crois ? Il m’a répondu qu’il faut quelqu’un de proche ou un membre de famille meurt de cette maladie pour que je crois », témoigne un habitant de Lemba.
Le constat est le même un peu partout. Toutes les mesures communautaires édictées par les autorités sont bafouées dans plusieurs communes visitées.
« La situation reste la même comme avant dans des morgues. Les gens s’y rendent par milliers. Il n’y aucune discipline. Même au marché, ils vendent comme à l’accoutumée. On ne se protège pas. Même les autorités, tous, on ne se protège pas », déplore une étudiante de N’djili ; avant de lancer cet appel :
« Que ceux qui ne croient pas, il est temps qu’ils croient que la maladie existe. Qu’ils cessent de nier. Nous voyons comment les gens meurent au monde, même ici on ne meurt pas assez mais croyons que la maladie existe et protégeons-nous ».
Certaines catégories de personnes, notamment des responsables politiques, ne respectent pas les activités liées au contrôle dans les check-points établis dans certains coins de la commune de la Gombe à Kinshasa, ont constaté les officiers généraux et supérieurs de la section Sécurité jeudi 16 avril, lors d’une descente de supervision sur le terrain.
Déjà lundi dernier, le secrétariat technique du Comite multisectoriel de riposte au Covid-19 avait déploré le relâchement des mesures de distanciation sociale à Kinshasa, estimant que ce comportement pourrait être l’une des causes de la croissance exponentielle de la pandémie attendue dans cette ville dans la première quinzaine du mois de mai prochain.