La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONUen République démocratique du Congo et Cheffe de la MONUSCO, Leila Zerrougui, condamne les tueries commises ces dernières semaines dans le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri. Elle réitère la détermination des Casques bleus à soutenir l’armée congolaise dans ses efforts. C’est ce que rapporte le compte-rendu de l’actualité des Nations unies en RDC de ce mercredi 15 avril.
« Meurtres, pillages, incendies volontaires : la population civile fait face à une violence particulièrement brutale et odieuse, dans une province qui n’a déjà que trop souffert. La MONUSCO ne fléchira pas dans son appui aux FARDC contre les auteurs de ces exactions, qui devront répondre de leurs actes », a déclaré la cheffe de la MONUSCO.
Leila Zerrougui a souligné que les Casques bleus de la MONUSCO renforçaient leur présence et leur pouvoir de frappe dans les zones les plus affectées par la violence, en multipliant les patrouilles ainsi que les vols de dissuasion et de reconnaissance pour localiser les combattants armés, et en intensifiant le soutien logistique aux militaires congolais, en première ligne de la lutte pour la restauration de l’état de droit sur tout le territoire.
Engagée aux côtés des FARDC
La MONUSCO, tant au niveau provincial que central, travaille en étroite collaboration avec les autorités pour faire face à la menace que représentent les groupes armés qui sévissent actuellement dans le territoire de Djugu. Un Casque bleu a été blessé par balle la semaine dernière lors d’une embuscade, note la mission.
« Malgré les menaces et malgré les défis, nous restons fermement engagés aux côtés des forces de sécurité nationales », a souligné la Représentante spéciale, insistant notamment sur la nécessité de garantir la protection des personnes déplacées qui vivent dans des dizaines de sites en Ituri et sont particulièrement vulnérables aux attaques.
Elle a aussi rappelé l’impartialité de la Mission dans la réalisation de son mandat pour la stabilisation du pays :
« Nous comprenons l’impatience et la colère qui s’expriment parfois contre la MONUSCO mais nous appelons une nouvelle fois la population à ne pas se tromper d’ennemi : la division, la manipulation et les rumeurs calomnieuses ne servent que les ennemis des populations civiles, ceux qui tirent profit de l’instabilité et tentent de briser l’unité entre les communautés qui vivent en Ituri ».
Combattre les fausses informations
La Représentante spéciale s’inquiète de la diffusion constante de fausses informations sur les réseaux sociaux congolais et en appelle à la responsabilité de chacun.
Ces derniers jours, des montages photographiques grossiers et des récits présentés comme des témoignages sur une prétendue complicité de la MONUSCO avec certains groupes armés ont circulé. Ces fausses informations ont pour objectif de jeter le discrédit sur les autorités nationales et la MONUSCO, et d’attiser les haines, en Ituri mais aussi dans d’autres provinces, en particulier le Sud-Kivu.
« Les forces de sécurité nationales engagées dans une lutte qui fait de nombreuses victimes dans leurs rangs, tout comme la Mission qui s’efforce de les soutenir, ont besoin du soutien de la population », a rappelé Leila Zerrougui.
Dans cette période d’incertitude majeure, où les Congolais sont confrontés à de multiples menaces sur leur sécurité et leur santé, il est crucial de rester unis et solidaires contre les forces négatives qui continuent de sévir dans le pays et permettre aux autorités nationales et à la communauté internationale qui les appuie de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour la protection des plus vulnérables.