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Matata Ponyo : « Dans le cadre du service de la dette, la RDC paye en moyenne 250 millions USD par an »

Matata Ponyo, Premier Ministre de la RDC. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Dans le cadre du service de la dette en RDC, le pays paye en moyenne par mois 20 à 25 millions USD soit 250 millions USD par an, a indiqué Augustin Matata Ponyo, économiste et ancien Premier ministre de la RDC.

Il expliquait le bénéfice que la RDC pourrait tirer de l’annulation de sa dette extérieure comme souhaité en cette période de covid-19 par le pape François, le président Emmanuel Macro et certains ténors des institutions de Bretton Wood.

« Il faut saluer cette initiative du pape, dans la mesure où elle vise à alléger le poids de la misère qui frappe une bonne partie de la population dans les pays en voie de développement. Dans le cadre du service de la dette en RDC, le pays paye en moyenne par mois 20 à 25 millions USD soit 250 millions USD par an. Et donc, l’annulation de la dette va soulager totalement le budget de l’Etat en concurrence de plus ou moins 250 millions USD par an. Et si l’on doit annuler, ça sera un poids total de près de 5 milliards USD qui seront enlevés du poids de la dette extérieure », explique Augustin Matata Ponyo.

Ces fonds peuvent servir à renforcer certains secteurs :

« Je pense, dans le cadre d’une hypothèse d’une annulation totale de la dette ou d’une annulation de service de la dette ou d’un report, il y a des modalités pratiques qui indiquent comment le pays doit se comporter lorsqu’il bénéficie d’un tel type d’allègement. Les ressources qui devraient être affectées au remboursement de la dette, les pays qui sont à la base de cette annulation vont demander que ces ressources soient affectées à des secteurs sociaux. Et dans ce cas, le secteur de la santé viendrait en premier lieu, étant donné que c’est du fait de cette pandémie. Les bonus de ces ressources seront affectés au progrès, à la construction, à la réhabilitation du secteur de la santé, les hôpitaux, … ».

Il y a aussi, note Matata Ponyo, le secteur de l’éducation, des infrastructures routières,…

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Multiplication des appels à l’annulation des dettes

Les appels à l’annulation de la dette des pays pauvres se multiplient à travers le monde. Lundi 13 avril, dans son allocution télévisée, le président français Emmanuel Macron a interpellé l’Europe et son propre pays pour une annulation massive de la dette des pays africains, afin de leur permettre de combattre le covid-19.

Cette initiative rejoint également l’appel du pape François. Dimanche 12 avril, lors de son message pascal, il a appelé à la solidarité internationale « en réduisant, si non carrément à annuler la dette qui pèse sur les budgets des pays les plus pauvres ».

La dette publique africaine a aujourd’hui atteint plus ou moins 365 milliards USD. Elle a doublé en 10 ans de la façon la plus rapide en atteignant des records historiques, selon une analyse de la Banque mondiale.

Celle de la RDC est de plus ou moins 5 milliards USD.

Pour répondre aux multiples demandes des pays les plus pauvres, Le Fonds monétaire internationale a annoncé lundi 13 avril le versement d’une aide d’urgence à 25 pays pour leur permettre de couvrir pour 6 mois les remboursements de leur dette au FMI.

La question d’annulation de la dette doit être débattue cette semaine par les pays du G20 en marge de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

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