Plusieurs familles kinoises se sont approvisionnées vendredi 27 mars en produits de première nécessité notamment au marché central, pour affronter les quatre premiers jours de confinement total décidé par le gouverneur de la ville. Selon les personnes rencontrées, cette affluence se justifie, car, à Kinshasa, la majeure partie de la population vit au jour le jour.
Le marché central de Kinshasa est en effervescence comme pendant la période des festivités de fin d’année.
Beaucoup de familles se préparent pour cette période qu’ils vont passer à la maison.
Dans tous les coins du marché, on aperçoit des porteurs avec des sacs de riz, de farine, de haricot et autres denrées. Dans les chambres froides et autres magasins, les gens se bousculent pour faire leurs achats.
Les acheteurs se plaignent de la hausse de prix de certains produits, tel que le sac de riz de 25 kg qui coûtait moins de 30000 francs congolais, mais qui se vend aujourd’hui à 35.000 francs. Le prix du sac de farine de maïs varie aujourd’hui entre 42.000 et 45.000 francs alors qu’il coûtait il y a une semaine à 35.000 francs.
Plusieurs vendeurs estiment qu’il leur sera difficile de passer quatre jours sans écouler leurs marchandises. Pour eux, « ce n’est pas Coronavirus qui va tuer les congolais, mais plutôt la famine ».
Cet engouement dans le marché ne permet pas à la population de respecter les mesures d’hygiène et autres conditions préconisées par les autorités : pas de lavage des mains après échange, pas de distance de plus ou moins un mètre les uns des autres, plus de vingt personnes sont rassemblées dans un lieu. Tout le monde est préoccupé par ses courses avant le confinement total, qui commence déjà samedi 28 mars sur toute la capitale.