Le gouverneur de la ville de Kinshasa menace de détruire une centaine de magasins construits par la Société africaine de commerce (SAFRICOM). D’après des sources locales, il s’agit de constructions anarchiques. D’autres évoquent une mésentente due au non-respect de convention.
Il s’agit d’une convention qui lie la ville province de Kinshasa à la Société africaine de commerce depuis 2005. Au terme de ce document, SAFRICOM devrait aménager, entretenir et gérer une portion du marché centrale pour vingt ans.
Cependant quatorze ans plutard, soit le 7 novembre 2019, le gouverneur Gentiny Ngobila a résilié unilatéralement le contrat pour non-atteinte des objectifs assignés. Et de facto, il menace de tout détruire après une mise en demeure adressé aux occupants le 1er mars.
Pourtant, l’article 20 de la convention spécifie que la résiliation n’est possible que pour défaut de réalisation du service d’intérêt général, après un préavis de 6 mois et avis conforme du comité de liaison.
Saisis par la partie lésée, à savoir SAFRICOM, les vice-premiers ministres en charge de l’Intérieur et de la Justice et Garde sceaux ainsi que le Conseil d’Etat ont pris des arrêtés pour surseoir à la décision du gouverneur.
Qui pis est, le vice-premier ministre en charge de la Justice a souligné dans sa correspondance adressée au gouverneur :
« Dès lors, toutes les mesures à prendre dans le cadre de ce dossier doivent l’être en conformité avec la loi et aller dans le sens de préserver le bon climat des affaires (…) Votre décision de vouloir détruire les constructions citées est donc inappropriée et ne devrait pas s’opérer ».
Entre-temps, sur place au marché central la tension n’est toujours pas bonne, malgré ces décisions des autorités du pays.
Tous les efforts fournis par Radio Okapi pour faire réagir à ce sujet les autorités provinciales de Kinshasa n’ont pas abouti.