Une nouvelle audience du procès des présumés meurtriers des deux experts de l’ONU tués au Kasaï il y a trois ans jour pour jour a eu lieu ce jeudi 12 mars devant la cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental. Le ministère public et la cour ont abondamment interrogé le prévenu Thomas Nkashama sur la traduction qu’il a faites des mises en garde faites aux experts par un membre de la famille Kamuina Nsapu au sujet de leur voyage à Bunkonde. Le prévenu nie avoir volontairement induit les experts en erreur. L’accusation pense le contraire.
Compte-rendu d’audience
Ces mises en garde ont été formulées par François Mwamba, le gardien du pouvoir de la famille Kamuina Nsapu lors d’une rencontre avec Zaida Catalan et Michael Sharp le 11 mars 2017, la veille de leur voyage vers Bunkonde.
Thomas Nkashama, qui a participé à la rencontré avec d’autres membres de la famille Kamuina Nsapu, a servi de traducteur.
Alors que le gardien du pouvoir mettait en garde en tshiluba les experts contre les dangers d’un voyage à Bunkonde, ses propos n’ont pas été traduits fidèlement en français par Nkashama. Ce dernier a semblé avoir rassuré les experts onusiens, selon le ministre public.
« Aviez-vous rapporté fidèlement les craintes exprimées par Papa Mwamba ?», demande le président de céans au prévenu.
«Il y a peut-être des choses que Papa Mwamba a dites qui m’ont échappé. Je n’ai pas tout dit», répond Thomas Nkashama.
Le ministère public intervient : «Ce n’est pas que Thomas Nkashama n’a pas tout dit. Il n’a rien dit», lance le colonel Muwau, pour qui le prévenu a dit le contraire de ce qu’a fait savoir le gardien du pouvoir de la famille Kamuina Nsapu.
Pour sa part, l’avocat du prévenu, Me Alidor Mampuya, se demande si le fait de travestir des propos constitue une infraction en droit congolais.