Des femmes détenues à la prison centrale de Munzenze à Goma se disent privées de plusieurs droits notamment l’accès aux soins hygiéniques et médicaux, l’accès à une justice équitable et bien d’autres droits. Elles s’exprimaient lundi 9 mars au cours d’une manifestation organisée par la section Appui à l’administration pénitentiaire de la MONUSCO, à la prison de Goma.
Ces femmes détenues ont été sensibilisées par les agents de la MONUSCO sur différentes thématiques telles que les droits des détenues en particulier, les droits liés à la protection de l’enfant et le genre.
Pour sa part, l’ONG Aide médicale Congo leur a parlé de la santé de la reproduction notamment l’hygiène menstruelle.
« Nous avons constaté qu’il y a eu un grand taux des infections urogénitales pendant leurs périodes des menstrues, elles n’ont pas des bandes hygiéniques. Elles nous ont dit que parfois, elles coupent des matelas pour absorber le sang qui coule. Les vases avec lesquels elles torchonnent leurs pavillons sont les mêmes qu’elles utilisent pour se laver », détaille docteur Ziziana Sakina.
La directrice adjointe de cette maison carcérale, Brunelle Nkasa qui reconnait toutes ces difficultés, évoque aussi le manque des moyens pour la plupart des femmes détenues, qui n’arrivent pas à se faire accompagner par des avocats. Elles se retrouvent donc en détention prolongée.
La cellule des femmes à la prison de Munzenze compte actuellement 62 détenues ainsi que 18 enfants dont l’âge varie entre 6 mois et 5 ans, qui accompagnent leurs mamans dans la prison. Cette journée a également été marquée par la remise des dons apportés par différentes organisations à l’occasion du 8 mars, notamment la MONUSCO, Aide médicale Congo ainsi que les femmes de l’hôpital Charité maternelle.