Revue de presse du mardi 11 février 2020
Les médias Kinois commentent l’ouverture, par le parquet général de Kinshasa/Matete, des instructions judiciaires sur l’exécution des travaux de construction des sauts-de-mouton à Kinshasa et logements sociaux.
À l’issue du grand déballage, par médias interposés, entre le ministre des Finances et le directeur de cabinet du chef de l’État sur le taux d’exécution et de financement du programme d’urgence de 100 jours du chef de l’État, le Parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa/Matete se saisit du dossier, annonce Le Potentiel.
Le Parquet a adressé aux ministres des ITPR, des Finances, de Budget ainsi qu’au gouverneur de la Banque centrale du Congo, une réquisition à expert, explique le journal.
Pour le quotidien, cela permettra de faire toute la lumière sur la traçabilité des fonds alloués à l’exécution des sauts-de-mouton et autres chantiers d’urgence. Certainement, de gros poissons seront attrapés, conclut le tabloïd.
« Programme d’urgence de 100 jours : audits, messieurs, vous pouvez trembler », titre pour sa part Le Phare.
En cette période où les spéculations vont dans tous les sens au sujet de présumés détournements des fonds, surtout en ce qui concerne les sauts-de-mouton à Kinshasa, où des foyers de mécontentements s’accumulent, dans la capitale comme dans l’arrière-pays, suite à la lenteur maladive de certains entrepreneurs dans l’exécution des travaux et à leurs suspensions à répétition, voire leur arrêt définitif, analyse le journal, l’opinion nationale attend beaucoup de la justice pour être éclairée.
Cette enquête intervient, rappelle Cas-info.ca, alors que le week-end, le gouvernement a décidé de « sauver » ce programme d’urgence en levant l’option de financer l’exécution des travaux restants. A l’issue d’une réunion d’urgence présidée samedi par le premier ministre, ajoute le site web, le taux d’exécution de ces ouvrages est de plus de 50%.
Plusieurs responsables du Fonds de promotion de l’industrie (FPI), dont son directeur provincial au Kasaï Central ont été interpellés samedi 8 février 2020 par le parquet général près la cour d’appel de Kananga saisi par l’exécutif provincial, note pour sa part Actualite.cd.
L’interpellation des responsables provinciaux du FPI est en rapport avec l’exécution des travaux de 100 jours du programme d’urgence du chef de l’État, explique le site web qui fait remarquer qu’après leur audition, les responsables du FPI ont été relaxés.
7sur7.cd de son côté estime que, pour le gouvernement central, le taux d’exécution des travaux à Kinshasa correspond bel et bien à la hauteur de la somme décaissée par le ministère des finances.
Le site web se réfère à une réunion tenue le samedi 8 février à la Primature sur l’évaluation des travaux des sauts-de-mouton dans la ville province de Kinshasa avec les responsables de l’OVD et Office des routes.
Pour La Prospérité, les « spécialistes » passent sous silence, certainement par ignorance ou simple mauvaise foi, les diverses étapes, souvent contraignantes, liées à l’exécution des sauts-de-mouton qui requièrent une technicité pointue.
Ce travail, explique le journal, requiert la satisfaction de plusieurs étapes : du décaissement des fonds à partir du mois d’avril 2019 à l’ouverture de la chaussée, les fondations en béton s’enfoncent à 27 mètres de profondeur, avant la phase de l’élévation des superstructures et l’assainissement de l’environnement.
Magistrats en grève
Dans un autre registre, les médias congolais commentent la grève des magistrats affiliés au Syndicat autonome des magistrats du Congo (SYNAMAC).
Ces magistrats exigent le respect du barème salarial tel qu’adopté dans le budget de l’exercice 2020 et la fin des écarts dans leurs traitements, rapporte Le Potentiel. Cette décision n’a rien à voir avec la nomination au sein de l’appareil judiciaire opérée par le président Félix-Antoine Tshisekedi. Ces hommes et femmes en toges chargés par la République de dire le droit estiment qu’en leur qualité de troisième pouvoir, ils ont le droit de bénéficier d’un traitement digne de leur rang, conclut le quotidien.
Le SYNAMAC veut, ajoute Le Phare, à travers ce mouvement de grève, pousser le gouvernement à l’application du barème salarial du magistrat avec le gouvernement en 2011 et exprimer aussi le mécontentement contre l’Impôt professionnel sur les rémunérations (IPR).
Contrairement aux mouvements de grève des années antérieures où l’on observait des réticences, cette fois ci, tous les magistrats, même ceux qui ne sont pas affiliés au SYNAMAC, ont suivi le mot d’ordre de la grève, constate le tabloïd.
Le gouvernement, indique Cas-info.ca, appelle les magistrats à des concertations pour trouver une solution à leurs revendications.
Le vice-Premier ministre et ministre de la Justice et garde des sceaux, Célestin Tunda Ya Kasende, a échangé, au cours d’une réunion, avec les syndicats des magistrats sur les revendications à la base de ce mouvement de grève, note Forum des As.