La cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental a entendu pour la première fois le prévenu Tshaba Kanowa mardi 21 janvier dans le procès des présumés meurtriers des experts de l’ONU au Kasaï. Soupçonné d’avoir participé à l’exécution de Zaida Catalan et Michael Sharp le 12 mars 2017, l’accusé n’avait pas encore été entendu par la cour. Il a nié être impliqué à ce meurtre. Tshaba Kanowa fait partie des accusés de ce procès qui s’étaient évadés de la prison centrale de Kananga l’année dernière avant d’être rattrapé.
Compte-rendu d’audience
Dans le long récit de son arrestation qu’il fait devant la cour, Tshaba Kanowa soutient n’avoir jamais été un milicien.
Au sujet des objets trouvés sur lui lors de son arrestation, l’accusé soutient qu’ils ne lui appartiennent pas. Des tissus rouge, un t-shirt rouge et un revolver auraient été trouvés en sa possession.
Tshaba Kanowa, menuisier de profession, relate avoir été interpellé alors qu’il quittait Kananga pour Fwamba après une dispute familiale. Parmi les objets qu’il avait dans son sac, il cite des habits, des chaussures, un jeu vidéo. Rien qui puisse donc le lier à la milice.
Le ministère public dit alors trouver curieux qu’un menuisier quitter Kananga sans aucun outil de travail, alors qu’il ne compte plus revenir dans la ville.
Le colonel Muwau fait ensuite venir à la barre le prévenu Bula Bula à qui il rappelle des déclarations tenues lors d’une audition devant un officier de policier judiciaire le 20 février 2018 à Kinshasa. Dans le procès-verbal, le chef du village Moyo Musuila affirme que Tshaba Kanowa a participé à l’exécution des experts.
Bula Bula nie avoir fait cette déclaration mais il reconnaît toutes les autres affirmations contenues dans le procès-verbal.
«Il confirme tout sauf ce qui concerne Tshaba Kanowa. Vous-même, vous allez tirer les conséquences», lance alors le ministère public à l’endroit de la cour.