La tension reste perceptible dans le campus de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et ses alentours, au deuxième jour, mardi 7 janvier 2020, de la manifestation des étudiants. Ils ont placé à nouveau des barricades, empêchant les véhicules d’accéder sur le site universitaire. Pneus et troncs d’arbres enflammés jonchent les rues du site universitaire. De nouveaux accrochages ont été constatés entre étudiants et policiers.
En effet, les étudiants manifestent contre la disparité des frais académiques. Ils estiment que le montant fixé par le comité de gestion de l’UNIKIN (485 000 ou 285 USD pour les classes montantes, et 495 000 ou 291USD pour celles de recrutement) est différent du montant de 164 000 Fc, soit 96 USD, fixé par le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU).
Peu avant midi, l’Université de Kinshasa présentait le visage d’une cité à part en état de guerre. Les affrontements entre policiers et étudiants ont semé terreur et désolation.
Dès l’aube, les étudiants ont intensifié la colère qu’ils expriment depuis la veille. Ils ont ajouté les barricades à toutes les entrées du campus, empêchant véhicules et motos de traverser ou d’accéder sur le site universitaire.
Aux abords du campus, on pouvait voir la fumée s’élevait au ciel d’un peu partout. Troncs d’arbres, pneus, et bancs enflammés jonchaient la chaussée à toutes les entrées de l’université.
Chants obscènes et autres insultes étaient lancés aux policiers et aux autorités académiques par les manifestants.
Pendant que la police lançait les gaz lacrymogènes et tirait en l’air des balles en caoutchouc pour disperser les étudiants, ces derniers répliquaient par des jets des pierres.
Tous les commerçants exerçant aux environs tout comme dans l’enceinte de l’UNIKIN étaient absents. Les bureaux de l’Université et de la banque sont restés fermés.
Certains étudiants se sont dirigés vers le plateau des professeurs pour les attaquer. D’autres, sont descendus jusqu’à l’intendance générale pour affronter les agents de l’ordre avant d’être dispersés par ces derniers.
Outre les revendications liées aux frais académiques, certains manifestants affirment protester contre les violences qu’ils auraient subies la veille de la part des policiers.