Une panique est observée depuis jeudi 2 janvier 2020 dans le camp des déplacés à Bijombo, dans les hauts plateaux du territoire d’Uvira (Sud-Kivu), après le retrait d’une compagnie des Forces armées de la RDC il y a une semaine. L’armée était déployée sur ce site pour la sécurisation des déplacés. Elle explique ce retrait par les conditions de vie difficile pour les troupes à Bijombo.
Ce départ a plongé les populations civiles parmi lesquelles les déplacés dans la panique totale. Les déplacés craignent des éventuelles attaques des groupes armés.
Les acteurs de la société civile de Bijombo se disent très préoccupés du désengagement des FARDC. Ils expliquent que le commandant des FARDC en place a été accusé par les communautés locales de coopérer avec les hommes armés opérant dans la région.
En plus du manque de confiance entre populations civiles et l’armée, les troupes des FARDC accusent l’absence et le retard dans le ravitaillement de leur nourriture et le versement de leur solde mensuel.
Une situation qui rend difficile le travail sur le terrain, déplore la société civile sur place. Bijombo est située dans la zone montagneuse à haute altitude et enclavée, difficile d’accès par la route.
La MONUSCO, alertée, a fait part de ces préoccupations au commandant de la 3e zone de défense, le général major Fall Sikabwe, présentement à Minembwe.
Elle plaide auprès de l’armée pour garantir que les paiements mensuels des troupes des FARDC déployées dans les activités de protection des civils soient effectués à temps et à l’heure en vue d’améliorer leurs conditions de vie et de travail, et faciliter ainsi le retour des FARDC dans la région.
Le porte-parole de l’armée, le capitaine Dieudonné Kasereka, attend vérifier ces allégations de la société civile.
Des sources locales affirment que les Casques bleus de la MONUSCO restent la seule force de sécurité dans cette région qui abrite à coté près de 1 700 personnes déplacées ayant fui les hostilités.