Le Coordonnateur des Nations unies pour les interventions d’urgence pour Ebola en RDC, David Gressly, a effectué mercredi 18 décembre une mission de quelques heures à Aloya au Nord-Kivu. Dans cette interview accordée à Radio Okapi, il s’exprime sur le lancement d’un plan conjoint des Nations-Unies pour lutter contre Ebola à Biakato en Ituri. Cette zone est considérée comme actuel foyer de l’épidémie. Pour mettre fin à cette maladie, David Gressly pense « qu’il faut avoir un accès à cette zone ».
Radio Okapi : Vous venez d’effectuer une visite de quelques heures à Aloya dans le Nord Kivu, qu’est-ce que vous avez pu constater sur terrain et quel était l’objet de votre visite dans cette localité ?
David Gressly : En fait, l’objectif de ma visite c’était de mieux comprendre la situation actuelle sur le côté de la riposte contre Ebola, et aussi sur le plan sécuritaire. Donc on a eu de bonnes discussions avec les chefs coutumiers, avec les forces de sécurité, avec les citoyens aussi et je crois que la situation reste toujours sérieuse, j’étais impressionné par la riposte par les Congolais sur le site. Ils sont là, ils continuent le travail et selon ce que nous avons vu, ils font du bon travail. Il y a toujours des menaces sécuritaires dans cette zone. Donc on a pu utiliser cette opportunité de discuter avec la Police nationale et l’armée congolaise. Elles ont bien renforcé les dispositifs dans et autour de la ville. Je crois que ça, c’est déjà une bonne chose, il y a encore le défi, la menace reste toujours autour de la ville d’Aloya et ils ont demandé une sorte d’appui, on va voir avec les collègues ici, côté gouvernemental et aussi coté MONUSCO, ce qu’on peut faire pour aider les forces de sécurité à Aloya pour faire face à cette menace qui reste toujours importante. Je crois qu’on fait un bon travail, la vaccination et bien encore le monitoring des contacts et bien encore je crois qu’on va mettre fin à cette épidémie à Aloya assez bientôt mais il y a encore un travail à faire.
Ces dernières semaines, on a constaté que les équipes de la riposte contre Ebola ont été la cible des attaques d’homme à Biakato dans la province de l’Ituri, il y a eu même morts d’hommes, est-ce que vous avez des craintes que si ces attaques se poursuivent, que cela puisse affecter la riposte contre Ebola ?
Bien sur ça va avoir un impact, on ne peut pas nier ça. Mais comme je disais à propos de la situation à Aloya, même à Biakato on a vu des Congolais qui ont continué le travail surtout au CTA et maintenant ça recommence avec les vaccinations. La situation à Biakato, Luhemba je crois que ça avance et on peut bientôt rattraper les choses assez rapidement, je compte voyager à Biakato pour voir de près la situation et le dispositif sécuritaire qui est déjà mis en place par la MONUSCO, et par le gouvernement congolais. Mais déjà des informations que j’ai réussies c’était assez positif, il y a du travail à faire mais ça a bien commencé, par exemple on a déjà établi un pont aérien pour faciliter l’accès pendant que ce dispositif soit mis en place et ça a permis une rupture rapide à Biakato, et ils ont déjà commencé les contacts à Luhemba. Ça s’est bien passé hier et ça continue aujourd’hui.
Est-ce qu’aujourd’hui au niveau des Nations Unies, l’identité des assaillants qui attaquent les centres de traitement Ebola à Lwemba, à Biakato, à Mangina est connu ?
Nous sommes en train de travailler avec les Forces de sécurité mais aussi et surtout les procureurs militaires soit à Beni, ou à Bunia selon les qualités pour donner l’appui technique, logistique pour la poursuite des criminels qui étaient derrière ces attaques. On ne peut pas permettre l’impunité pour ces crimes, c’est important de poursuivre à la justice, partir soit ici à Beni, à Lohiya soit à Biakato soit à Lwemba. Pour dissuader des attaques à l’avenir, je crois que ce sont les meilleures méthodes pour protéger la population et surtout la riposte.
David Gressly, les Nations Unies viennent d’annoncer le lancement d’un plan conjoint pour lutter contre Ebola à Biakato dans la province de l’Ituri. A quoi consistait ce plan ?
En fait, c’est de trouver un moyen pour le retour à Biakato et Lwemba qui était importants foyers parmi les derniers foyers de cette épidémie. Il y avait des problèmes d’avoir un accès de substance surtout à Lwemba dans la riposte. Donc, si on veut vraiment mettre fin à cette épidémie il faut avoir un accès dans cette zone, pour commencer, du côté gouvernemental, on a déjà envoyé des forces supplémentaires, la MONUSCO a fait la même chose, je crois qu’ensemble ils ont sécurisé la ville de Biakato et le gouvernement a utilisé ça comme base pour aller avant vers Lwemba avec les négociations , les discussions, les engagements avec la population qui s’est bien passé hier et ça va continuer, donc je crois avec ce dispositif, ce pont aérien, avec les forces de sécurité , on va avoir une réussite dans cette zone. Et s’il y a besoin de faire des ajustements on va le faire.
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Propos recueillis par Martial Papy Mukeba.