La situation est restée tendue toute la matinée du mardi 10 décembre dans les quartiers nord-est de la ville à Goma, après le meurtre d’un élève par un policier. Au moins, quatre axes routiers ont été barricadés par les manifestants qui contestaient ce meurtre. Les mêmes manifestants ont incendié le commissariat de la police au quartier Kasika. Les militaires ont dû déployer des unités pour aider la police à rétablir l’ordre.
Les axes routiers Kilomètre Témoin-Mutinga-Majengo-Buhené, Rond-point Signers-Marché Virunga, Rond-point Rutshuru-Aéroport et Mutinga-Katoyi, sont restés barricadés par les manifestations tout cet avant-midi. La police, étant complètement débordée, l’armée a dû déployer, depuis 9 heures locales, ses unités pour tenter de restaurer l’ordre public.
Selon des témoins dans le quartier Kasika, où les incidents ont commencé, c’est une paralysie totale des activités. Les écoles n’ont pas fonctionné, comme celles de quartiers voisins de Kasika, Majengo, Buené et même Virunga.
Les marchés sont restés fermés et des tirs ont été entendus presque toute la matinée, l’armée et la police tentant de disperser les manifestants et restaurer la circulation sur la route.
Tout a commencé à 6 heures locale quand la population du quartier Kasika est descendue dans la rue pour manifester contre l’insécurité dans leur entité. Entre minuit et 3 heures du matin, en effet, selon les témoins dans ce quartier, une dizaine de maisons ont été victimes des cambriolages par des hommes armés, sans intervention des forces de l’ordre.
Alors que cette foule des manifestants s’approchait du commissariat de la police à Kasika, un policier, qui y était commis à la garde, a tiré à balles réelles, touchant un élève d’environ quatorze ans qui se rendait à l’école et blessant une femme.
Ce meurtre a envenimé la situation. Les manifestants ont incendié ce commissariat de police et quelques étalages des vendeurs dans le marché voisin. Et du coup, cette manifestation s’est vite propagée dans tous les autres quartiers voisins.