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Pour l’ONU, la violence contre les femmes et les filles est l’une des violations plus répandues et dévastatrices dans le monde

Des femmes victimes de viols en attente de consultations gratuites auprès du Docteur Denis Mukwege à l'hôpital Panzi (Bukavu - Sud-Kivu, RDC)

La violence contre les femmes et les filles est l’une des violations des droits humains les plus répandues et les plus dévastatrices dans le monde, mais elle est souvent passée sous silence en raison de l’impunité, de la honte et des inégalités entre les sexes, a souligné l’ONU à l’occasion de la Journée mondiale contre la violence faite aux femmes et aux filles, célébrée le 25 novembre.

Un tiers des femmes et des filles subissent des violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie, la moitié des femmes tuées dans le monde l’ont été par leur partenaire ou leur famille, et la violence perpétrée contre les femmes est une cause de décès et d’incapacité aussi courante chez les femmes en âge de procréer, que le cancer et une cause de maladie plus grave que les accidents de la route et la malaria réunis.

La prévalence du problème, « signifie quelqu’un autour de vous. Un membre de la famille, une collègue de travail, une amie ou même vous-même » a été victime de ce type d’abus, a déclaré le Secrétaire général Antonio Guterres dans son message.

« La violence sexuelle contre les femmes et les filles est enracinée dans des siècles de domination masculine », a-t-il ajouté, rappelant au monde que la stigmatisation, les idées fausses, la sous-déclaration et la mauvaise application des lois perpétuent l’impunité dans les affaires de viol.

« Tout cela doit changer…maintenant », a exhorté le chef de l’ONU.

Des effets durables et dévastateurs

« Si je pouvais faire exaucer un vœu, ce serait de supprimer totalement le viol », a pour sa part déclaré la directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, dans son message à l’occasion de la Journée.

« Le viol n’est pas un acte isolé. Il endommage la chair et se répercute dans la mémoire. Il peut avoir des résultats qui changent la vie, des résultats non choisis – une grossesse ou une maladie transmise », a expliqué Mme Mlambo-Ngcuka, ajoutant que les conséquences d’un acte ponctuel peuvent s’étendre à des effets néfastes à long terme.

« Il s’agit d’un effet durable et dévastateur qui touche d’autres personnes : la famille, les amis, les partenaires et les collègues », a-t-elle poursuivi.

La Directrice d’ONU Femmes a souligné les vulnérabilités des femmes et des filles.

Elle a également déploré « une sous-déclaration importante des agressions et l’impunité persistante des auteurs de viols ».

De manière quasi-universelle, la plupart des auteurs de viols ne sont pas dénoncés ou restent impunis, a-t-elle ajouté.

La cheffe d’ONU Femmes a appelé à la criminalisation du viol, placer la victime au centre de l’intervention et à demander des à comptes aux violeurs. 

« Ceux qui utilisent le viol comme une arme savent parfaitement à quel point il traumatise et réprime la voix et l’action. C’est un coût intolérable pour la société », a affirmé la Directrice.

16 jours de campagnes

A partir du 25 novembre, et pour les deux prochaines années, la campagne « Tous UNIS pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » du Secrétaire général de l’ONU se concentrera sur la question du viol en tant que forme spécifique de préjudice, encourageant les gens à rejoindre l’initiative et « Orangez le monde ».

ONU Femmes compte notamment sensibiliser en donnant sur 16 façons de lutter contre la culture du viol, en partageant des témoignages, mettant en exergue des actions menées pour lutter contre les coutumes et mentalités qui mènent à l’état actuel des violences contre les femmes, et en explicitant qu’en matière de consentement il n’y a pas de « frontières floues » : « non c’est non ».

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