L’audience de mercredi 20 novembre a été écourtée à la Cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental qui juge les présumés meurtriers des experts de l’ONU tués au Kasaï en mars 2017. C’était déjà le cas lundi. A chaque fois, la Cour a été obligée de renvoyer la cause, constatant que plusieurs prévenus n’étaient pas assistés par leurs avocats.
Le mercredi 20 novembre, après avoir constaté que plusieurs prévenus n’étaient pas assistés, le président de céans discute en aparté avec les six avocats présents dans la salle avant de prendre la parole.
« Vous avez constaté par vous-même que la Cour est disposée à ce que les audiences aient lieu pour qu’elle puisse de prononcer sur le sort de chacun d’entre vous », déclare le colonel Ntshaykolo, s’adressant au prévenu.
Le président de céans fait ensuite savoir aux accusés que pour certaines raisons qui lui ont été communiquées pendant l’aparté, certains avocats ne se sont pas présentés à l’audience de lundi et à celle d’aujourd’hui.
Alors que le colonel Ntshaykolo s’apprêtait à renvoyer la cause à lundi prochain, un prévenu se lève et demande la parole.
Ngalamulume Beya dont l’avocat était d’ailleurs présent dans la salle d’audience pousse un coup de gueule, dénonçant des manœuvres.
« Si à la prochaine occasion il y a encore des manœuvres pareilles, continuez avec les audiences. Moi je suis déjà fatigué. S’ils continuent des manœuvres, moi je vais commencer à refuser de venir comparaître », lance-t-il.
Le président de céans dit comprendre le prévenu. Il annonce que la Cour va trouver une solution « conformément à la loi ».
« Ayez vos apaisements. Il y a une certitude que d’ici lundi, au plus tard, la Cour trouvera une alternative face à n’importe quel scenario qui se présenterait », conclut le colonel Ntshaykolo.
Pour le moment, l’on ne connait pas encore précisément les raisons de l’absence de ces avocats lors des audiences. Radio Okapi tente depuis plusieurs jours d’avoir la réaction du bâtonnier du Kasaï-Central. Sans succès.
Du côté des prévenus, certains ne cachent plus leur agacement face à la longueur de la procédure. Certains accusés sont en détention depuis plus de deux ans maintenant.