Revue de presse du jeudi 14 novembre 2019
Les journaux de Kinshasa commentent beaucoup les dissensions entre le Front commun pour le Congo (FCC) et Cap pour le changement (CACH), deux plateformes en coalition au pouvoir en RDC.
Drôle de division de travail au sein du pouvoir CACH-FCC, constate l’éditorialiste de Forum des As. « Les deux chefs de file se parlent. Leurs acolytes se toisent et s’invectivent. Le chef de l’Etat appelle à l’apaisement, son plénipotentiaire dans les discussions avec le FC C et président ai de son parti hausse le ton. Le Gouvernement travaille. Sa propre majorité se chamaille à longueur de journée », indique le quotidien.
Tout se passe comme si les vieux démons d’un pays sui generis hantent à nouveau la classe politique congolaise. « Allons-nous revivre l’époque pas si lointaine où la RDC refusait de cesser d’être un pays entièrement à part pour devenir un pays à part entière ? Terrible question. Déjà, tel un signe avant-coureur de la rechute, des pans de la majorité se font tellement la guerre que l’opposition n’a plus grand-chose à faire », poursuit le journal.
Le Potentiel titre : « FCC-CACH : les faucons poussent leur chef à la rupture » Entre le CACH du chef de l’Etat Félix Tshisekedi et le FCC de Joseph Kabila, c’est déjà un affrontement sur la place publique. Les deux camps se lancent des flèches empoisonnées qui risquent de déstabiliser l’accord de coalition qui les lie, note le journal.
En réalité, derrière des déclarations incendiaires des uns et des autres, il y a les deux leaders, Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, qui agissent dans l’ombre. L’objectif serait d’amener la coalition à l’implosion pour anticiper sur une rupture dont personne ne sait prédire avec exactitude les conséquences sur l’équilibre des institutions, explique le journal.
A la suite de ces tensions entre le FCC et CACH, renchérit Actualite.cd, l’ONG ACAJ propose à Tshisekedi de convoquer les élections législatives anticipées d’ici mars 2020.
« D’abord nous constatons que les membres de la coalition FCC-CACH passent tout leur temps à se chamailler autour des positionnements et intérêts personnels. Cela ne contribue pas à l’amélioration de la situation socio-économique de la population pour laquelle nous avons crue dans cette coalition. Pour ne pas bloquer le fonctionnement de l’Etat, puisqu’avec ces querelles récurrentes rien ne pourra marcher, nous recommandons déjà au Président de la République d’envisager, en tant que garant du bon fonctionnement des institutions de la République, la possibilité de convoquer des élections législatives nationales de manière anticipée. Ces élections peuvent être organisées au plus tard au mois de mars de l’année 2020 », a affirmé Georges Kapiamba, coordonnateur d’ACAJ, cité par le media en ligne.
De son côté, Félix Tshisekedi s’est dit optimiste sur l’avenir de cette coalition au pouvoir, indique 7sur7.cd, citant une interview que le chef de l’Etat a accordée à la presse mercredi 13 novembre à Paris en marge du Forum économique international des Amériques.
« Nous sommes en alliance, en coalition comme on dit. Ça se passe bien, évidemment il y a des hauts et des bas parce qu’il ne faut pas l’oublier nous étions il y a encore très peu de temps des belligérants. Aujourd’hui, le peuple Congolais a décidé de nous mettre ensemble par les résultats des élections, nous sommes obligés de composer pour la République Démocratique du Congo et sereinement, dans l’intérêt de notre peuple. Donc, moi je reste très optimiste quant à l’avenir de notre coalition, mais en même temps ces soubresauts ne peuvent qu’arriver, ils sont inhérents à toute organisation c’est normal », a déclaré le président de la République.
Sur un autre chapitre, Le Phare titre : « FARDC : Washington exige le nettoyage de la chaine de commandement » Les Etats-Unis sont en « partenariat stratégique » avec la République démocratique du Congo depuis avril 2019, après la première visite officielle du président congolais, Félix Antoine Tshisekedi à Washington, où il avait pris langue avec plusieurs décideurs politiques américains, dont le Secrétaire d’Etat…, informe le tabloid. Dans ce cadre, l’administration Trump est prête à combattre toute action de nature à mettre à mal la politique étrangère de Washington. Entre autres domaines de cette forme de coopération, il y a celui de la défense.
En effet, « en dépit de la passation pacifique et civilisée du pouvoir au sommet de l’Etat, les pressions américaines sont maintenues contre tous les dignitaires civils et militaires de l’ancien régime qui donnent l’impression de nourrir des velléités de remise en question du nouvel ordre politique piloté par Félix Antoine Tshisekedi », conclut le tabloïd.