Compte-rendu d’audience
Le débat sur la responsabilité de Bula Bula dans la milice a commencé au travers d’une question de la cour.
Depuis le début de ce procès, le chef du village Moyo Musuila soutient qu’il n’avait pas d’autorité sur la milice, accusant Vincent Manga et Kabongo Gerard – deux autres personnes poursuivies dans ce dossier- d’être les chefs des miliciens de son village.
Il réitère ses déclarations au cours de l’audience du jour.
Le président de céans lui demande alors pourquoi les miliciens ont amené les experts dans sa cour après leur interception au pont Moyo.
« La cour cherche à comprendre pourquoi au lieu d’amener les personnes arrêtées chez leurs chefs, les miliciens sont venus chez vous ? », demande le colonel Ntshayikolo.
Bula Bula répond que c’est parce qu’il est le chef du village.
Une réponse aussitôt contredite par plusieurs de ses coprévenus. Vincent Manga, Mulumba Muteba, Bankube, Katshafu et Tshiputu – tous des chefs coutumiers présents à Moyo Musuila le jour de la mort des experts – ont soutenu que Bula Bula était bien le chef des miliciens dans son village.
Mulumba Muteba déclare que c’est Bula Bula et Kabongo Gerard qui ont installé le tshiota- foyer initiatique de la milice Kamuina Nsapu- à Moyo Musuila. Des propos corroborés par les quatre autres prévenus appelés à la barre.
Mulumba Muteba soutient même que Bula Bula a recouru à la milice pour retrouver sa fonction de chef de village, dont il a été évincé en 2014.
Avec son énergie habituelle, Bula Bula dément vigoureusement ces accusations. «Tous mes frères ici se sont mis ensemble pour mentir», affirme-t-il.