En marge de la journée internationale de la jeune fille célébrée chaque année le 11 octobre, l’ONG Change your World en partenariat avec l’Union des cœurs compatissants a organisé un atelier d’échanges sur la situation de la fille dans le camp militaire de Katingo à Goma. A l’issue de ce forum, les participants ont épinglé plusieurs difficultés auxquelles sont confrontées les filles. Il s’agit notamment de la promiscuité, la pauvreté, les violences sexuelles. Elles sont par ailleurs exposées à la rue et aux autres formes de dépravation des mœurs.
Selon cette organisation la complexité de cette situation nécessite l’implication des tous : autorités et humanitaires.
Au cours de ses enquêtes, Justine Azama, responsable de Change Your World rencontre très souvent les filles. « Elles ont dit qu’elles étaient au bout. Elles nous ont dit que les humanitaires nous ont oubliées parce qu’il y a beaucoup d’interventions dans la ville de Goma mais les humanitaires oublient le camp Katindo. Si on peut commencer d’abord par l’eau parce que c’est ce qui est facile à donner, au niveau du camp Katindo, il n’y a pas d’eau, il y a une pauvreté extrême, et cette pauvreté fait à ce que les jeunes filles se lancent dans la rue pour la prostitution et dès qu’elle a un enfant, l’enfant aussi est abandonné par la maman et, leur refuge, c’est toujours la rue. C’est une situation dramatique mais oubliée. Les gens veulent aller plus loin à Masisi, à Rutshuru et ils oublient l’entourage, ils oublient ce qui sont plus proches. Alors, qu’est-ce qu’il faut faire pour tenter de trouver une solution à ce problème ? s’il y a des projets par exemple qui cadrent avec les violences sexuelles, que les gens pensent aussi au camp Katindo, l’autonomisation de la femme ou de la jeune fille, il faut toujours penser au gens du camp Katindo ».