Les agents chargés de la riposte à la maladie à virus Ebola et leurs installations sont sous une forte menace d’attaques des miliciens Maï-Maï dans le territoire de Mambasa (Ituri). Ces derniers ont jeté de tracts à plusieurs endroits pour annoncer une attaque imminente, a indiqué dimanche 6 octobre l’administrateur du territoire. L’ONG CODEPEF rapporte que certains habitant ont déjà quitté les quartiers périphériques de Mambasa.
Des tracts ont été ramassés à trois endroits différents, dans lesquels ces miliciens annoncent leur incursion imminente à Mambasa-centre. Selon l’administrateur du territoire, ces hommes armés ont même lancé des messages téléphoniques pour faire de chantage à l’équipe de riposte.
Ils exigent – à travers ces messages – de l’argent pour organiser les obsèques d’un de leur frère mort d’Ebola, il y a environ trois semaines à Mangina.
Selon l’ONG CODEPEF, parmi les cibles d’attaques de ces miliciens, il y a notamment le centre de traitement d’Ebola installé à l’hôpital général de référence de Mambasa, l’hôtel les pygmées, qui héberge les agents de riposte, et le bureau de groupement, qui a accueilli l’équipe de riposte.
Pris de panique, certains habitants ont fui à Mambasa-centre pour éviter d’être victimes. Quelques agents de riposte ont peur de se rendre sur terrain.
Le coordonnateur adjoint de l’ONG CODEPEF, Laurent Keya, indique que ces menaces sont prises très au sérieux, car ces miliciens ont déjà attaqué Lwemba et Bikatato et fait plusieurs dégâts :
« Nous avons nous-mêmes vu ces tacts-là, qui annonçaient les attaques de ces éléments Maï-Maï au chef-lieu du territoire de Mambasa. Pourquoi ils veulent venir attaquer Mambasa ? Nous, population de Mambasa, acceptons que les organismes viennent travailler ici… »
L’administrateur du territoire de Mambasa assure que toutes les dispositions sont prises pour sécuriser la population et les activités de riposte, « qui se déroulent normalement. » Des sources locales renseignent que les FARDC ont intensifié les patrouilles à Mambasa-centre.