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Meurtre des experts de l’ONU : Zaida Catalan et Michael Sharp « ont été appâtés », soutient le ministère public

« Les experts ont été appâtés », a répété à plusieurs reprises vendredi 27 septembre le ministère public lors de l’audience au procès des présumés meurtriers des experts de l’ONU devant la cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental. Il commentait une conversation qu’ont eue Zaida Catalan, Michael Sharp et le colonel Mambweni en mars 2017. Au cours de cette rencontre, l’officier leur parle d’un camp d’entraînement entretenu par un chef milicien dénommé Mohamed près de la localité de Ngombe. Pour le ministère public, il s’agissait d’un appât.

Compte-rendu d’audience

La conversation entre le colonel Mambweni, Zaida Catalan et Michael Sharp a été enregistrée par l’un des deux experts. Elle a lieu au domicile de l’officier le 10 mars 2017, deux jours avant l’exécution des experts de l’ONU. L’enregistrement est diffusé au cours de l’audience.

Pendant la conversation, le colonel parle aux experts d’un chef milicien dénommé Mohamed, qui a un camp d’entraînement des miliciens.

L’auditeur général de l’armée congolaise, le général Mukunto qui représentait le ministère public, s’interroge sur l’existence réelle de ce chef milicien.

« Vous êtes le seul à connaître cette histoire de Mohamed », déclare-t-il à l’intention du colonel Mambweni.

Le prévenu fait savoir qu’il s’agit d’une information qui n’était pas encore devenue un renseignement.

Pour le ministère public, il s’agit plutôt d’un appât. « Les experts sont appâtés comme on fait avec l’hameçon. Ils avalent l’hameçon, parce qu’on leur parle de Mohamed et du camp d’entraînement », conclut le général Mukunto, laissant entendre que l’histoire de ce chef milicien a été racontée aux experts pour orienter leur voyage.

Les avocats du colonel Mambweni font plutôt prévaloir que les experts n’ont pas clairement dit au cours de leur conversation leur intention de voyager. « Je n’ai pas entendu les experts poser clairement le problème de leur voyage », déclare Me Daniel Makolo. Ce dernier parle de cette conversation entre l’officier et les experts comme d’un entretien « détendu », « familial ». Pour lui, c’est un élément à décharge « qui éclaire le procès ».

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