Onze mille cent quarante-quatre enfants malnutris ont été admis dans les centres de santé de la province de la Tshopo, entre janvier et juin 2019, selon les données fournies par le Programma national de nutrition (PRONANUT). Cette structure parle de 1 645 enfants guéris et 61 décès. D’autres enfants ont soit abandonné les traitements pour plusieurs raisons, soit qu’ils n’ont pas répondu aux traitements. Ceux-ci ont été envoyés dans d’autres centres plus spécialisés.
A Mangobo, une des communes de la ville de Kisangani, le PRONANUT suit certains cas de malnutrition. Seulement, la prise en charge est difficile. Il ya le manque d’intrants et la réticence des parents qui ne facilitent pas le traitement.
La commune de Mangobo compte environ 200 000 habitants, avec plus de 30% d’enfants. La population vit principalement de l’agriculture.
Malgré cette activité, certains enfants manquent à manger. Il y a insuffisance alimentaire, l’une des causes principales de la malnutrition à Mangobo.
Mme Léonie Banga, nutritionniste au PRONANUT explique les signes d’un malnutri :
« Je cherche les œdèmes dans les pieds de l’enfant. J’appuie sur les pieds à l’aide de mes mains. Vous voyez, il y a des signes d’oedèmes. En plus, je prends le poids et la taille de l’enfant, pour déterminer si l’enfant souffre de malnutrition ou pas. »
Selon son diagnostic, c’est un cas de malnutrition sévère. Mais cet enfant ne doit pas continuer à souffrir, il lui faut un traitement, affirme Mme Léonie MBanga.
« On donne un mélange de plapinate, accompagné d’autres traitements comme Amoxicilline ; Mébedanzole et de la vitamine A », ajoute-elle.
Ce cas est détecté il y a moins de quatre jours. L’enfant ne suit pas encore un traitement approprié. Comme lui, beaucoup d’autres se retrouvent dans cette situation, renchérit Jean-Claude Bitilaongi, assisant au PRONANUT.
« Notre cible est de guérir, pour toute l’année, au moins 11 970 enfants. Pour atteindre cet objectif, il nous faut 11 970 cartons de plapinate. Mais nous n’avons pas ça. L’unique partenaire qui est le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) ne nous a fourni qu’avec 800 cartons. Le partenaire ne peut donner que ce qu’il a », poursuit Jean-Claude Bitilaongi.
Il invite le gouvernement à prendre en compte cette situation de malnutrition, en appuyant le PROPANUT avec les intrants nécessaires.
Selon les chiffres de l’UNICEF, 6 millions d’enfants souffrent de malnutrition chronique ou de retard de croissance en RDC. Cette tendance est réversible, si le cas est détecté à temps et si la prise en charge est bonne.