Les habitants de hauts plateaux des territoires de Fizi et de Mwenga quittent certains villages, après le meurtre jeudi 12 septembre, du président de l’une des communautés locales en conflit.
Selon les sources locales, les membres des communautés babembe, banyindu, bashi et bafuliiru ont commencé à quitter la région pour trouver refuge dans d’autres zones plus sécurisées.
Nalibwini Muninga, le chef de la localité d’Ibumba avait été tué par une milice au village de Ruhemba, non loin de Minembwe-centre ; alors qu’il rentrait chez lui à Ibumba après une réunion intercommunautaire à Minembwe-centre. Son village avait été d’abord incendié par des assaillants, il y a un mois.
Ce leader local, reconnu comme un artisan de la paix, avait participé dans plusieurs réunions de pacification et de réconciliation sur la crise de Minembwe et Itombwe.
Peu avant son meurtre, les membres des communautés locales avaient dénoncé les tueries « qui se commettent chaque jour » dans leurs villages. Certains se sont déplacés vers Minembwe-centre pour solliciter la protection de la mission onusienne.
Le bourgmestre de la commune rurale de Minembwe, Gady Mukiza, contacté par Radio Okapi, affirme qu’il est débordé. Pour lui, l’armée n’a pas réussi, jusqu’à présent, à contenir les miliciens parce que son effectif est insignifiant.
Gady Mukiza recommande cependant à la population de ne pas céder à la panique :
« Nous leur avons dit que nous sommes en train de gérer une situation difficile. Et que même le gouvernement sait que les civils sont armés pour toutes les communautés, il y a des éléments incontrôlés orchestrés par la haine ethnique aussi. Ils n’ont pas raison de dire qu’ils vont fuir Minembwe, pour aller où ? ils étaient un peu surchauffés ! Il faut que l’Eta utilise la loi, la justice et traque les malfaiteurs quelle que soit leur communauté. C’est pourquoi nous sommes débordés ! »
Pour l’instant, trente familles ayant quitté Kalingi 1 sont arrivés à Fizi-centre, fuyant l’insécurité.