L’ONG « Je suis Nganza » a organisé une messe d’action de grâce, jeudi 5 septembre, à la Paroisse Saint-Martyrs en mémoire des personnes tuées du 28 au 30 mars 2017 dans cette municipalité de la ville de Kananga.
Du haut de la chaire de cette paroisse catholique, Mirahm Mulumba, le coordonnateur de l’ONG « Je suis Nganza » a indiqué qu’à travers cette messe, les victimes de ces tueries réclament justice. Elles sollicitent l’implication de toutes les autorités politiques pour que les auteurs de ces actes répondent devant la justice.
« Du 28 au 30 mars 2017, la commune de Nganza avait connu une situation qu’elle n’a jamais connue de toute son existence : les militaires non autrement identifiés pénétraient les paisibles maisons des innocents en vue de leur arracher leurs vies. Toutes les victimes attendent de notre justice congolaise qui doit donner une bonne image, signe d’élévation de notre nation », a rappelé Mirahm Mulumba.
Me Dominique Kambala, le coordonnateur du Bureau de consultations gratuites (BCG), une structure du Barreau du Kasaï-Central, juge nécessaire que les victimes de ces atrocités rentrent dans leurs droits. « Si la situation demeure telle qu’elle est, il faut voir dans quelle mesure déférer la situation de la Nganza à la Cour pénale internationale », suggère-t-il.
Les victimes de Nganza ont récemment adressé une lettre ouverte au chef de l’Etat, sollicitant son implication pour la mise en place d’une justice transitionnelle dans cette affaire.
Selon de nombreux témoignages, entre le 28 et le 30 mars 2017, des civils avaient été tués dans la commune de la Nganza, dans la ville de Kananga, en marge de la répression de la révolte Kamuina Nsapu, ce chef coutumier entré en rébellion contre les autorités gouvernementales à la suite d’un conflit de succession.
La mort de ce chef – tué en août 2016 par les forces de l’ordre – avait déclenché une insurrection menée par ses sujets dans la région du Kasaï.
La Commission diocésaine de communication sociale de Kananga, une structure de l’église catholique, avait alors accusé les forces de l’ordre d’avoir tué les civils fin mars 2017 dans la commune de la Nganza, réputée bastion de la milice Kamuina Nsapu.
L’armée avait démenti ces allégations, expliquant que l’opération porte-à-porte à Nganza avait permis de dénicher les miliciens, et récupérer les armes sans bavures.