La cour militaire de l’ex-Province Orientale siégeant en chambre foraine en Ituri à rendu mardi 16 juillet son arrêt dans l’affaire opposant le ministère public et le député provincial Didier Boyoko Kabange. Cet élu de Mambasa est condamné à 20 ans de prison pour le meurtre d’un sujet chinois et d’un adjudant des FARDC il y a plus d’un mois. D’autres militaires impliqués dans ce même dossier ont écopé de peines allant de trois à vingt ans de prison. Deux civils ont par ailleurs été acquittés par la cour.
Quatorze prévenus (neuf militaires des FARDC et cinq civils) étaient devant la barre.
L’affaire remonte au 17 juin 2019, au pont Orua à environ une vingtaine de Kilomètres au sud de Bunia sur la route Komanda sur la nationale numéro 27. Ce jour-là vers 16 heures, un groupe de militaires mitraillaient un véhicule de maque Land-Cruiser, avec à son bord deux sujets chinois, un militaire et le chauffeur congolais.
L’attaque avait causé la mort de deux personnes : un chinois et son garde de corps. Deux autres personnes, dont un autre ressortissant chinois, avaient été grièvement blessées.
Ce mardi, il a été reconnu coupable l’élu de Mambasa pour meurtre du sujet chinois et de son garde du corps. Selon la cour militaire de l’ex-Province Orientale, c’est lui le meneur de ce groupe d’assaillants, « qui organisait tout, qui payait les militaires… » Par conséquent, elle l’a condamné à la peine la plus forte, 20 ans de prison, et au paiement des dommages et intérêts.
Le collectif des avocats des condamnés a promis de faire appel à la haute cour militaire. Deux civils (le chauffeur qui transportait son patron et un négociant d’or contacté par le député) sont acquittés. La cour a estimé que ces deux personnes n’avaient rien à voir dans cette bande de criminels.
L’arrêt de la cour a de même ordonné la fermeture des carrières d’or appartenant aux Chinois concernés par cette affaire, pour irrégularité dans leur exploitation semi-artisanale sur la rivière Ituri, et la saisie au compte de l’Etat congolais des matériels qu’ils utilisaient dans leurs travaux miniers.
Le colis d’or de l’expatrié chinois, qui avait été emporté par les assaillants,sera remis au gouvernement provincial, selon l’arrêt de la cour militaire.