Selon des informations recueillies auprès du greffe de cette cour, l’officier de l’armée congolaise est poursuivi avec 19 autres personnes pour le meurtre de Zaida Catalan et Michael Sharp.
Parmi les personnes qui sont poursuivies avec le colonel Mambweni, il y a notamment Thomas Nkashama, José Tshibuabua (agents de la DGM) ainsi que les personnes qui sont actuellement jugées devant le tribunal militaire de Kananga pour ce meurtre.
Le premier président de la Cour va maintenant devoir fixer la date du début des audiences.
Entre-temps, devant le tribunal militaire garnison de Kananga, le procès des présumés meurtriers des experts de l’ONU se poursuit. Une nouvelle audience a eu lieu jeudi.
Quatre renseignants appelés par le ministère public ont été entendus. Ils ont tous présenté Jean Bosco Mukanda comme le responsable de la milice à Bunkonde.
Parmi les renseignants qui ont déposé devant le tribunal, Kalonga Tshebwe. Un habitant de Bunkonde qui affirme avoir été contraint de recevoir le baptême d’initiation à la milice le 12 mars 2017, le jour de l’exécution des experts de l’ONU. Il relate que son baptême a eu lieu dans la matinée à Moyo Musuila.
Le même récit est rapporté par un autre renseignant, Beya Katembwe.
Comme Kalonga Tshebwe, il affirme aussi avoir été contraint de se faire baptiser par des miliciens envoyés par Jean Bosco Mukanda.
Les deux renseignants signalent la présence de l’ancien témoin vedette dans les environs de Moyo Musuila le 11 mars dans la soirée puis le 12 mars dans la matinée. Ce qui contredit le récit de Jean Bosco Mukanda. Ce dernier soutient qu’il était à Kananga les jours précédant le meurtre et qu’il n’est arrivé à Moyo Musuila que le 12 mars dans l’après-midi.
Interrogé sur les dépositions de deux renseignants, Mukanda affirme que les deux personnes ont été manipulées pour le charger. « Ce sont des gens qui ont été préparées pour cette cause», déclare-t-il.
Un officier de la police a également été entendu. Le commissaire principal Gerengbo. Il était le commandant de la police à Bunkonde quand le commissariat de cette cité a été attaqué par des miliciens en décembre 2016. Il accuse Mukanda d’être le leader de ce groupe. Ce que le prévenu a nié.
Lorsque l’instruction du dossier du colonel Mambweni et ses co-accusés va commencer devant la Cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental, il va se poser la question de la poursuite de l’affaire actuellement en instruction devant le tribunal militaire de Kananga.